aff_PhilosophePutain_webJacques Rampal a fait le choix de raconter la vie d’un être bien particulier dans la pièce Le Philosophe et la Putain au Théâtre 13. Présentation du plus iconoclaste des philosophes avec Diogène vivant dans son tonneau. Grand penseur cynique, se refusant aux sentiments, va-t-il vraiment renoncer toute sa vie à l’Amour ?

 

C’est dans un décor relativement sobre, que nous allons à la rencontre de Diogène. A gauche de la scène, un tonneau où il va vivre toute sa vie et au loin, une berge avec l’image d’un port qui varie de teinte selon la lumière du jour. Diogène n’est pas un philosophe ordinaire, il est cynique. D’ailleurs, il a suivi les enseignements d’Antisthène qui est venu le voir avant de mourir. Il parle au passant et pousse les gens dans leurs retranchements. Il a eu des élèves aussi qui n’apprécie pas beaucoup car il les houspille souvent et les traite de porc. Cratès et son épouse Hipparchia viennent l’ennuyer et parfois lui réclamer pitance.

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Bien souvent vient lui rendre visite Platon qui vient pour échanger quelques joutes verbales. Il repart contrarié de ces échanges. Contrairement à la belle prostituée Hariola qui est tombée amoureuse de cet homme à part, n’essayant jamais de la séduire. Elle voudrait qu’il l’aime comme elle l’aime mais il s’y refuse. Les sentiments perdent les hommes. Il changera d’opinion lorsqu’il apprendre qui elle est vraiment. En coup de vent va passer Alexandre Le Grand qui est venu à la rencontre de ce philosophe dont il entend tant parler mais qui au final, il n’apprécie pas beaucoup. C’est la compagnie d’Hariola qu’il préfère. Il serait même prêt à sacrifier son royaume pour une éternité d’amour.

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Diogène se refuse toute contrainte sociale afin de trouver un certain équilibre, voir même le bonheur. C’est un révolté de la vie. Jacques Rampal lui rend bien hommage avec ces alexandrins et ces quelques chansons. Le jeu des comédiens est très bon même si la qualité du chant lui ne l’était pas forcément. D’ailleurs, je n’ai pas aimé les chansons qui ne sont pas toujours audibles, ni toutes très compréhensible et qui n’apporte pas grand chose. Peut-être y a t’il une volonté vouloir casser un rythme assez lent ou changer de genre pour passer à la comédie musicale. Je n’ai pas trouvé cela efficace. 

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Il fallait oser faire un spectacle sur Diogène. Je vous avoue y avoir été sans avoir regardé le résumé. Je fais confiance au directeur du Théâtre 13 qui propose que des spectacles de qualité et prend des risques de programmation. L’écriture, la mise en scène, les costumes, le choix des comédiens tout est bien fait et bien pensé. Mais il manque un petit quelque chose qui fait que l’engouement ne se fait pas vraiment. J’ai été ravie de me souvenir de mes cours de philosophie au lycée. Toutefois, je m’attendais à un déclic qui n’est pas venu et qui laisse un léger goût d’inaboutie en bouche.

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Une pièce qui nous plonge à la rencontre d’un philosophe qui n’est pas avare de mots et de réfléxions. Jacques Rampal se joue de lui et de nous à travers des alexandrins travaillés et quelques anachronismes sympathiques.


Mise en scène d’Elsa Royer

Avec
François Chodat Antisthène,
Pierre-Yves Desmonceaux Platon,
Anne Jacquemin (Hariola),
Alain Leclerc Diogène,
Christian Pélissier Cratès,
Françoise Pinkwasser Hipparchia,
Yann Sundberg
Alexandre

L’avis de Fou de théâtre, Theatrorama

Lien vers le théâtre 13

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