Que diriez-vous de sortir de votre zone de confort circassienne? Des artistes d’un autre rivage viennent vous faire découvrir leur univers. Pendant 1h00, ils vont vous charmer avec leur énergie communicative.

On aurait pu croire que l’émission « Incroyable talent » ne faisait gagner que des artistes qui ne manquaient ni d’argent (le choeur de St Cyr) ni de visibilité (maison de production de musique catholique) ni du capitale émotion que l’on peut exacerber à souhait. Mais parfois quelques participants ont pu bénéficier d’un coup de projecteur comme le circus Baobab. Ces circassiens ont pu avoir la scène de la Scala jusqu’à mi-juin grâce leur passage à la télévision. Parfois la récompense passe par un autre biais. Le public est au rendez-vous pour découvrir une proposition originale et passionnée.

Quand on arrive dans la salle, nous sommes face à un tunnel d’obscurité et des bouteilles en plastique. Toute l’action se déroulera dans cet étroit espace. Par conséquent, on sait rapidement les agrès qui vont être présents.

Dans un rythme assez soutenu, il vont mélanger des faux combats, du cirque et de la danse. Un trio logique qui se fait dans une cohérence flagrante et construite. Avec aisance, avec une fausse facilité, ils se lancent, chutent, s’attrapent, se balancent, se réceptionnent… Certains ont besoin de structures pour faire une balancelle. Eux, la construisent à la force de leur bras. On est impressionné par cette force, cette unité, cette cohésion de groupe…

Par contre, on est surpris par le choix musical. Pourquoi choisir de l’électro de boîte de nuit? Cela semble décorrélé avec les racines guinéennes des artistes, la rythmique des mouvements et la thématique d’inclusion ainsi qu’écologique. Est-ce une façon de toucher une nouvelle cible? Et on s’interroge vraiment sur le choix d’un spot ultra-lumineux qui s’allume ponctuellement et qui éblouit les spectateurs. Cela provoque une sensation très désagréable. Le temps que le point noir de notre rétine met un peu de temps à disparaître. Pendant ce temps, on ne voit pas ce qui se passe. Pourquoi faire ce choix volontaire d’inconfort?

Par chance, la présence des artistes à la fin fait totalement oublié ces quelques contrariétés. Ils communiquent sincèrement leur plaisir d’être là et de partager tout simplement. Un peu de chant, un peu de danse et un instant où tout est permis sans mise en scène. Une exaltation émerge.

Circus Baobab a de beaux jours devant lui en apportant de la beauté et de l’émerveillement au public du monde entier.

 

Où voir le spectacle? 
La Scala Paris jusqu’au 10 juin 2023

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