Il était une fois deux gars qui aimait beaucoup faire de la menuiserie. Puis ils ont eu l’idée avec cinq bout de bois de faire un voyage côte à côte. Vous sentez-vous prêt à les suivre dans une aventure loufoque?

Si je devais définir le cirque contemporain, je serais bien ennuyée de le faire. Avant on pouvait réduire le genre à des agrès sous un chapiteau avec de nombreux artistes. Puis maintenant, on laisse les chapiteaux avec les caravanes et on pense les spectacles en frontal. Plus besoin d’être nombreux pour montrer différentes compétences, plus besoin de musique en live, plus besoin de porter des costumes étincelants. Il suffit d’avoir une salle, d’avoir appris des techniques de cirque et d’avoir une démarche aussi folle ou singulière puisse-t-elle être. Je ne m’étonne qu’à moitié en voyant un « Manifeste » aussi absurde et drôle à la fois.

Olivier Debelhoir, circassien funambule adore les propositions insolites. Faire un voyage tout en équilibre avec Arnaud Saury, comédien lui semble un défi à relever. Mais ne vous attendez pas à voir des écrans plats avec des photographies de vacances, de la musique onirique ou même un grand fil tendu. Tout cela serait bien trop téléphoné. On voit juste deux gars, assez ordinaires qui discutent avec pour compagnie quelques planches de bois et un espace avec des marques blanches. Au début, ils échangent simplement sur des souvenirs d’anciens copains d’école avant d’essayer d’aller faire une lessive. Comme ça après le spectacle il ne restera qu’à étendre le linge. Pas de chance, quelqu’un utilise déjà la machine. Il ne reste plus qu’une chose à faire : utiliser le matériel présent et se lancer dans une aventure invraisemblable.

Ils posent deux cales au sol sur des marques blanches puis déposent dessus une planche en bois. Chacun à leur tour grimpe sur le petit espace. Le premier pas les emmène vers un avenir incertain. A partir de maintenant, il va falloir travailler en parfaite symbiose. Une nouvelle cale se pose puis une autre planche. Pas à pas, leurs corps se déplacent et de nouveau, cession d’équilibre. Il faut attraper la première cale pour l’avancer et mettre la première planche par-dessus et ainsi de suite. Pour calmer la peur d’Arnaud Dury, les deux hommes échangent, se disputent et même chantent. Je me laisse avoir par leur parfait numéro de clowns acrobatiques. Les 40 minutes filent à toute vitesse alors que pourtant tout va lentement. Pas de doute il y a de la magie là-dessous ou beaucoup de talent. Je tranche la poire en deux et s’il avait tout simplement le tout ?

Une performance déroutante et au combien amusante. Si vous croisez ce « Manifeste » prêt de chez vous, faîtes un détour, vos zygomatiques vous en remercieront.

Tags:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *