vz-4E6E4250-811B-43E2-B277-26CAD4BE6668Rémi Brossard est auteur en résidence d’écriture dans un collège en banlieue parisienne. Il a juste l’obligation d’y être une semaine sur un mois. Il pensait être tranquille et gagner de l’argent à ne pas faire grand chose. Mais c’était sans compter sur le passage de deux adolescents : Maximilien et Alix qui vont changer sa vision du monde. Direction le monde du collège avec son mal de vivre. 

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Maximilien vient voir tous les jours Rémi Brossard pour échanger avec lui de tout et de rien. Sa verve est dynamique, clair, violente et pointue dérange l’auteur en résidence qui n’a pas l’habitude d’être autant bousculé. Ces phrases le percutent et l’interrogent sur sa vie, son sens, la difficulté de se sentir bien dans le monde qui l’entoure. D’ailleurs, lorsqu’il va apprendre son suicide, pleins de questions viennent l’interroger sur sa responsabilité. Alors lorsque Alix, la soie-disant petite amie de Maximilien vient lui rendre le livre qu’il avait lui prêté, il veut en savoir plus sur l’adolescent.

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C’est dans un espace clos, celui d’une classe de collège, que les deux personnages vont évoluer. Les échanges sont vifs et très précis. J’avoue été bluffée par la qualité d’écriture concernant le répondant de Maximilien même si je ne suis pas certaine qu’un adolescent puisse dire ce genre de chose. Pousser les gens dans leur retranchement, être cruel, c’est aussi cela la période de transition avec la difficulté de savoir qui on est. Hélène Chevallier qui interprète les deux adolescents joue prodigieusement bien même si elle ne m’a pas convaincue dans la gestuelle masculine. Philippe Canales interprète de façon très convaincante l’écrivain. Ils sont vraiment excellents rendant l’histoire totalement captivante du début jusqu’à la fin de la représentation. Des questions viennent comme comment survivre à l’adolescence et au mal-être, comment parler du suicide aux élèves et au personnel enseignant, comment être heureux. Des questions surement sans réponse qu’il est bon de se poser.

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Un surprenant spectacle qui nous emmène en plein coeur de l’homme et de ses interrogations. Une mise en scène très travaillée pour mieux servir un texte très précis pour des comédiens de talent. Aller vous prendre une claque théâtrale pour vous secouer les neurones.

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Maximilien. Sans déconner, vous écrivez quoi ?
Rémi Brossard. Je suis romancier.
Maximilien. Ah ouais.
Rémi Brossard. Ouais.
Maximilien. Vous écrivez des romans.
Rémi Brossard. C’est ça.
Maximilien. Qu’est-ce que vous foutez là si vous écrivez des romans ? ça rapporte pas, alors vous avez déniché un job de pion pour arrondir les fins de mois ?
Rémi Brossard. Je suis en résidence d’écriture.
Maximilien. En résidence. C’est pas une résidence ici, c’est un collège, tu peux pas habiter ailleurs ?
Rémi Brossard. Une résidence d’écriture, c’est un lieu et un temps pour écrire.
Maximilien. Tu es là pour écrire ?
Rémi Brossard. C’est ça.
Maximilien. Pourquoi tu pionçais ?
Rémi Brossard. Je réfléchissais.
Maximilien. Tu pionçais comme une merde.
Rémi Brossard. Je rêvais. Les rêves sont une source d’écriture essentielle.

De Fabrice Melquiot / Mise en scène Matthieu Roy / Avec Hélène Chevallier et Philippe Canales / Assistante à la mise en scène Marion Lévêque / Collaboration artistique Johanna Silberstein / Scénographie Gaspard Pinta / Costumes Noémie Edel / Lumière Manuel Desfeux / Espaces sonoresMathilde Billaud / Vidéo Nicolas Comte / Maquillage, perruques Kuno Schlegelmilch / Régie Léa Maris, Alban Guillemot, Damien Pecourt

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