Photo de Christophe Raynaud de Lage

William Pellier n’est pas un auteur ordinaire. Sa passion des mots prend sa véritable liberté quand le spectacle vivant s’en empare. L’ensemble artistique du Théâtre Olympia a décidé de s’approprier la « Grammaire des mammifères » en se donnant totalement.

Quand on lit la présentation du spectacle, cela nous laisse un peu expectative. Qu’est-ce que l’on va nous raconter? Qu’est que l’on va me montrer? Le mystère est total. Le titre « Grammaire des mammifères » ne donne aucune indication supplémentaire. Au moins, comme ça, on peut aller voir de l’art vivant sans aucun apriori et sans aucune attente. Donc une seule certitude, la surprise sera au rendez-vous. Une fois au théâtre, nous voilà cueillis dans la fille d’attente pour pénétrer dans la salle. Les artistes, les uns après les autres, ils clament leur profession de foi. Ils s’interrompent les uns des autres un peu partout dans l’espace. Une cacophonie voulue qui finit par un rassemblement soulignant la force du collectif au service d’une oeuvre.

Photo de Christophe Raynaud de Lage

Voilà le cadre est posé. Nous savons qu’une fois les portes de la salle passés, nous pénétrerons dans un monde où l’absurde et la folie sont de raison. La confirmation ne tarde guère à se confirmer. Lorsque nous sommes installés, l’immersion débute aussitôt. Un grand rideau de fin filament couvre en partie la vue sur la scène où l’on devine sans mal des masses noirs. Du texte s’affiche dessus. Des chuchotis, des mots, des bruits circulent par-ci, par-là dans l’espace. La création sonore d’Alexandre Meyer est stupéfiante, pleine de précision et de délicatesse. Tout comme la création lumière de Diane Guérin qui accompagne avec force et splendeur la représentation. On les admire tel des réalisations à part entière au même titre que les comédiens.

Photo de Christophe Raynaud de Lage

Même si l’on n’oublie pas qu’Alexandra Blajovici, Garance Degos, Marie Depoorter, Cécile Feuillet, Romain Gy, Hugo Kuchel, Tamara Lipszyc et Nans Mérieux sont le coeur battant donnant vie au texte de William Pellier. Ces saltimbanques d’un genre particulier se donnent corps et âme avec une énergie incroyable à emporter le spectateur dans un foutraque bien étrange. Impossible de ne pas rester captivé pendant 2h30 tellement on est pris dans quelque chose de bien difficilement définissable. On suit captif et captivé à chaque étape. Surtout que l’on nous apostrophe. « Le moment que vous vivez est unique ». On n’en doute pas un seul instant. D’autant plus que l’on propose de nombreuses aventures loufoques qu’on s’en amuse. On rit, son s’interroge, on regarde nos voisins, on doute… sans jamais se séparer d’un sourire mystérieux, entre figue et raisin. Peu de spectacles ont cette aptitude extraordinaire à provoquer autant d’émotions et de se sentir ravie. La force des applaudissements de fin sont la preuve d’un moment unique partagé rempli de félicité.

Une création audacieuse, folle et incroyable où des artistes se mettent au total service d’une oeuvre et de sa libre interprétation.

Où voir le spectacle?
Le Monfort jusqu’au 18 mars 2023

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