La compagnie La Halte garderie propose d’entreprendre un singulier voyage qui mélange chant, danse et musique. Pendant 1h00, elle nous guide dans un méandre étrange où il est possible de se perdre. Est-ce un signe?
Pendant le confinement, Johan Anselem s’est replongé dans « De l’autre côté du miroir » de Lewis Carroll. L’isolement subi lui a drôlement fait penser à ce roman jeunesse. Par conséquent, c’est une vraie source d’inspiration qui l’a l’emmené beaucoup plus loin. Voilà comment est né l’idée du spectacle « C’est un signe? ». Il n’a pas choisi de respecter strictement la totalité du récit surtout qu’en 1h00 cela sera bien trop court. Mais il a décidé de rester fidèle à la trame pour créer son aventure. Pour la mise en scène, le choix s’est porté aussi pour aller à l’essentiel sans trop la charger. Alors rien d’étonnant de trouver d’un côté une petite scène blanche et de l’autre un bureau d’angle blanc réservé au musicien Vincent Geoffroy. Même constat pour les costumes blanc sur blanc. Celui du danseur Jules Turlet va évoluer puisqu’il va se métamorphoser en Alice avec une perruque blanche de cheveux long. La couleur apparaît par touche discrète avec un néon en fond de plateau qui sert de raccord entre le mur et le sol. Ainsi une teinte chaleureuse fait son apparition parfois entre mauve et jaune.
L’interprétation est vraiment très très libre. L’imaginaire du spectateur est mis en contribution. Si vous n’avez pas lu l’ouvrage ni même vu le dessin animé, vous risquez d’être un peu perdu et dérouté. Vous voudrez surement prendre un bout du champignon magique pour être dans cette sorte d’état de transe des artistes sur scène. Toutefois, il ne vous en sera pas proposé, ni avant ni après la représentation. C’est là, face à l’incompréhension qu’il faut lâcher prise. On les regarde danser, jouer, gigoter, bouger, hurler…. Ils interprètent l’amour, l’amitié, la haine, la colère… Ils assument totalement la chanson du homard aussi bien en parole qu’en LSF. La musique joué en live apporte beaucoup à la fantaisie. Pour bruiter les péripéties on voit l’utilisation d’un pommeau d’arrosage, des noix de coco, un timer… tellement d’objets du quotidien. La force du rythme repose sur le travail des basses qui vibrent dans les sièges permettant aussi l’accès au son aux sourds. Le théâtre de l’IVT permet cette réverbération très puissante et entrainante. Ainsi nous n’avons gère le choix de regarder la scène captif et décontenancé.
Un spectacle qui affirme sur parti pris pour mieux désarçonné les spectateurs. Rien de tel pour emporter vers la folie-fiction.
Où voir le spectacle?
A l’IVT jusqu’au 28 janvier 202