Crédit photo Christophe Raynaud de Lage

Un homme est retrouvé mort. Qui était-il vraiment? Ce ravisseur des coeurs avaient-ils une raison pour disparaître? meurtre? assassinat? suicide? Où est-ce que cela peut être autre chose?

Mathieu Touzé, co-directeur du théâtre 14, après la lecture d' »Un garçon en Italie » de Philippe Besson a décidé d’adapter le roman en pièce de théâtre. L’auteur a été un peu dubitatif au début pour donner son accord. Puis face à un tel enthousiasme et motivation, il donne sans aucun doute son accord. Et lorsqu’il ira voir le résultat sur scène, il sera ravi. Adapté un roman en pièce de théâtre est un vrai défi. D’autant plus quand le récit se construit autour de 3 personnages et de 3 voix. Il fallait trouver l’harmonieuse mécanique qui permet d’emporter le spectateur au coeur d’un étrange récit.

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Un homme est retrouvé mort sur les rives de l’Arno, en Italie. Sa compagne, Anna Morante, doit reconnaître le corps à la morgue de Luca. Qu’a t’il pu arriver? La police doit mener son enquête. Le rapport toxicologique indique qu’il avait des somnifères dans le sang. Il s’oriente alors sur la piste du suicide. Difficile à croire par son amie. A l’enterrement, elle sent que sa belle-mère lui cache quelque chose. Peut-être que des réponses se trouvent dans son appartement. En regardant dans des livres, un nom apparaît, Léo Bertina. L’inspecteur de police connaît ce garçon. c’est un prostitué qui travaille à la gare. Lui a appris dans la presse plusieurs jours plus tard la mort de son amant. Entre eux, il y avait quelque chose de particulier, de fort. Lui non plus ne croit pas à l’acte volontaire d’arrêter à vivre. Que peut-il faire à son niveau? Luca raconte ses rencontres avec ces deux amours et son mode de vie un peu singulier. Il parle avec sincérité du jour de sa mort, de son enterrement, de la décomposition de son corps…

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Sur scène, nul besoin de décor. La création lumière de Renaud Lagier contribue à cette tension présente sur scène. L’essentiel se trouve dans les trois comédiens qui occupent tout l’espace. Ils partagent à tour de rôle leur souffrance, leur tristesse, leur blessure, leur solitude… La narration avec les trois voix nous captent et nous tourmentent. Que savons-nous des gens que l’on aime? Comment affronter leur absence?  Mathieu Touzé est un Luca splendide, sensible, touchant. Maud Wyler est fragile, forte et tempérée dans son deuil. Yuming Hey est délicat et subtil. Leurs intonations, les vibrations, les chants se complètent pour nous guider dans les noirceurs de l’âme humaine. Quelques chansons populaires s’insèrent pour mieux nous enivrer dans la douleur. Surtout sur la scène où l’on entend « I go to sleep » des Pretenders qui apporte beaucoup de mélancolie.

On ne ressors pas totalement indemne de ce moment où l’amour et la mort se mélangent et se confondent.

Informations pratiques
Théâtre 14
20 avenue Marc Sangnier
75014 Paris

Jusqu’au 30 mai 2021

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