Les femmes sont trop fragiles pour être responsable? Les femmes sont forcément futiles? Mirandolina va vous donner les réponses à vos interrogations. Direction « La Locandiera ».

L’année dernière le spectacle avait été annulé pour cause d’une grève du personnel technique du Français. Par conséquent, « La Locandiera » a été reprogrammé pour cette nouvelle saison 2018-2019. Je n’ai pas hésité à reprendre des places pour découvrir du Carlo Goldoni joué par les très talentueux comédiens de la Comédie Français. Déjà, un premier ravissement en découvrant un trio masculin que j’apprécie énormément avec Stéphane Varupenne, Michel Vuillermoz et Hervé Pierre. Sans oublier les seconds rôles avec Laurent Stocker et Noam Morgensztern qui apportent soit un contre-pied raisonnable et soit de l’humour. Les femmes ne sont pas en reste. Quel plaisir de retrouver enfin Florence Viala avec sa voix douce, son énergie, sa douceur et sa folie. Elle donne un côté très femme à son personnage que l’on aurait pu croire plus simplet et coquet. Alain Françon a peut-être choisi de donner plus de raison à cette femme qui est au coeur du récit.

La charmante Mirandolina doit gérer l’auberge de son père, décédé. Deux clients restent sont tombés amoureux d’elle et voudrait se marier avec elle. Cela reste plutôt du domaine de l’imaginaire ainsi tout devient possible. De toute façon, elle s’y refuse et joue à la séduction pour avoir des clients. Elle veut garder sa liberté sans devoir dépendre d’un homme. Quand un chevalier arrive dans son auberge et fait part de sa misogynie. Il n’en fallait pas plus pour prouver la dignité, la force et le courage du dit sexe faible. Ce n’est pas son charme physique qu’elle va utiliser mais son intelligence. Le langage va être son arme puis doucement elle va lui faire la cuisine, le toucher. Le chevalier va lui ouvrir son coeur. Un lien fort va se créer entre eux. Mais rien ne pourra se passer entre eux à cause de leur classe sociale. Rien n’est dit mais l’auteur le laisse se suggérer. On évite de mélanger les classes sociales. On pourrait croire que la pièce permet de parler du droit de la femme. Toutefois, Mirandolina ne peut garder sa liberté sans avoir un mari. Ainsi elle se résout à épouser l’homme choisit par son père.

Une pièce de 2h00 qui passe à toute vitesse. Et pourtant tout semble prendre son temps dans ce jeu d’amour et d’amitié. Un bon moment passé qui donne envie de revenir à la Comédie Française.

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