Rita avait un grand rêve. Elle veut quitter son morne quotidien. Alors elle décide de prendre des cours de littérature et un nouveau monde s’ouvre à elle.

Son boulot de coiffeuse à Liverpool pourrait la satisfaire. Mais les cancans des bonnes femmes commencent à l’épuiser sérieusement. Son avenir doit-il se réduire à ça et picoler les soirs en week-end? Doit-elle impérativement se voir en femme au foyer avec des enfants? Elle veut se donner une opportunité de sortir de sa classe sociale et de sa destinée. Alors elle paie des cours de littérature. Qu’elle n’est pas sa surprise de voir un prof désabusé et alcoolisé. Le dépit ne l’affecte pas. Rien ne peut aller à l’encontre de son enthousiasme. Très vite, son goût pour la lecture prend de la place dans sa vie. Elle change. Elle débute sa mue dans sa chrysalide pour se réaliser. Cela amène à accroitre de la distance avec son époux et des amis. A quoi cela peut lui servir tout ça? Pas seulement à développer de l’espoir. Mais prendre un nouveau départ, à son image. Maxime-Lior Windisch incarne ce personnage avec brio. Dès qu’elle rentre sur scène, elle brille. Elle incarne cette jeune fille déterminée qui passe de la nana vulgaire à la dame distinguée. Il suffit d’un sourire pour convaincre.

De nombreux spectateurs se reconnaissent en elle. Le texte de Willy Russell parle autant du fait d’avoir envie de sortir de sa caste sociale et que le savoir en est la clé. Comprendre des auteurs de littérature et que cela à impact sur nous, ce n’est pas si difficilement entendable. Nous avons tous au moins un livre qui nous a touché, fait réfléchir ou douter. La scénographie d’Anaïs Alric nous plonge dans un bureau rempli de vieux livres, ce qui contribue à cette image de l’épaisseur de la connaissance. Elle s’accumule et souvent stage sans se renouveler. Parfois, tous ces bouquins servent à cacher des blessures et des peines. Donc, forcément, derrière eux, sur des étagères, se trouvent des bouteilles d’alcool. L’enseignant, incarné par Owen Doyle, gars perdu et dépité, contraste merveilleusement. Son léger accent anglais lui donne encore plus de vérité, d’épaisseur et de crédibilité. Le duo nous cueille dès la première minute jusqu’à la fin. Les sourires recouvrent les visages de l’ensemble du public. Impossible de ne pas être ému même si cela semble trop irréaliste. Pourquoi ne devrait-on pas rêver les yeux grand ouvert? On part avec ce plaisir vrai et intense d’avoir vécu quelque chose de rare. Et surtout, on sort avec une bonne dose d’optimisme et qui se conserve sur le long terme. Quelle belle prouesse.

Un spectacle comme on aime voir et partager avec ceux qu’on aime. Il insuffle plus que de l’espoir, c’est de l’optimisme.


Où voir le spectacle? 
Au Funambule jusqu’au 28 avril 2024

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