L’histoire de l’art a quelque chose d’étrange et d’effrayant pour les néophytes. Pourtant les représentations artistiques s’inscrivent dans le récit du vivant. Pourquoi ne pas assister à une petite conférence pour titiller votre curiosité ?
Hector Obalk est tombé assez jeune sous le charme des peintures et sa curiosité ne l’a jamais quitté. D’ailleurs, il est devenu critique et chroniqueur d’art. Mais pourquoi se limiter à ces supports qui ne touchent qu’un public déjà un peu connaisseur? Alors il décide des proposer des conférences autour d’artistes qu’il affectionne. Très vite, le bouche à oreille rempli la salle. Il passe des lieux plus importants pour arriver au théâtre de l’Atelier. Depuis plusieurs années, il propose une « conférence » pour découvrir l’étendue des œuvres et voir les évolutions. Sur scène, Hector Obalk est accompagné d’un violoncelliste et d’un technicien qui s’occupe de la projection des peintures sur le grand écran qui occupe toute la longueur de l’espace. Son poste est au combien important car c’est lui qui accompagne l’humoriste sachant sur le plateau. Il navigue sur un mur composé de centaines de tableaux recouvrant toute l’histoire de l’art et il les affiche en très gros plan. Le musicien accompagne parfois le visionnage comme un temps de pause pour le public. Les deux artistes n’hésitent pas à souffler les réponses aux trous de mémoire de l’humoriste. Cela peut étonner au vue du nombre de représentations déjà données.
Toutefois, rassurez-vous, il n’oublie jamais de parler de lui, de sa capacité de rebondir, de créer, de se vendre… D’ailleurs, quand il finit de raconter une histoire, il termine avec un bon mot en réclamant à chaque fois les applaudissements des spectateurs. Une attitude qui déroute quand on pense venir voir une « conférence », une forme de vulgarisation artistique et drôle pour grand public. Un format qui est de plus en plus répandu pour servir la connaissance. Mais sur le descriptif du spectacle un mot explique tout : « stand’up » qui est du registre du one man show. L’art est un prétexte à se valoriser. Un choix singulier sur le marché du comique. Il a trouvé un marché de niche qui convient aussi bien aux enfants qu’aux adultes. Manifestement, ce n’est pas 100% satisfaction garantie. Même si le temps ne passe pas au ralenti, on s’ennuie un peu. Le fait de travailler avec des hommes qui souffrent du trouble de l’égo, ne donne pas vraiment envie d’en voir sur scène. Et encore moins de l’aider dans sa carrière de vendeur d’art comme on ne le propose par la suite par mail. Une certitude, je ne vais pas revoir de sitôt un homme faire des blagues devant un auditoire.
Mon amour de l’art a pris le dessus sur le côté one-man, tagada pouet pouet. Il faut lire les résumé avant d’aller voir un spectacle. Ce n’est pas parce que les gens aiment bien que cela va forcément vous plaire.
Jusqu’au 4 avril 2022
Théâtre de l’Atelier
1 place Charles Dullin
75018 Paris