Parfois, quand on fait un voyage, on ne sait pas où cela va nous mener. Ce n’est pas Gulliver qui dira le contraire. Son bateau en échouant lui fait découvrir une terre particulière.

Au théâtre, il est bien rare de voir adapter « Le voyage de Gulliver ». On peut le trouver dans le monde de la marionnette. Un genre qui peine malheureusement à trouver son public adulte. Il fallait la folie créatrice de Valérie Lesort et Christian Heck pour trouver le juste équilibre entre ces pantins et le théâtre. Ce dernier, nous avait au combien émerveillé avec « 20 000 lieues sous les mers » d’après Jules Verne à la Comédie Française. Donc, il n’y avait aucune hésitation à aller au sublime théâtre de l’Athénée car on sait que le ravissement sera au rendez-vous.

Dès que la lumière apparait sur le plateau, la magie opère aussitôt. Le rapport entre humain et lilliputien saute yeux et notre esprit d’enfant prend le dessus. On est charmé des rapports entre tous les personnages ainsi que les aventures incroyables qu’ils vont vivre. On se laisse prendre au jeu dans ce monde extraordinaire richesse. Bien que l’on comprenne le truc tout de suite, cela ne change absolument rien.

La prouesse de la réalisation est admirable aussi bien dans sa conception que dans sa réalisation. L’illusion fonctionne. Tout est vraiment bien réfléchit et construit pour le plus grand plaisir des spectateurs. On voudrait tellement profiter de ce type de représentation plus souvent. Mais ce n’est pas le cas, alors on savoure ce rare moment exceptionnel. Ce qui explique pourquoi la création visuelle et sonore ainsi que la mise en scène ont été récompensés par les Molières.

Les 1h15 passe à une vitesse folle. C’est toujours le cas quand on est bien et totalement captivé. On cultive sa patience quand des gens viennent avec des petits de 4/5 ans qui forcément crient, pleurent, courent dans les allées. Ils devraient emmener leur progéniture au Mouffetard, les spectateurs sont adaptés à leur âge. Un petit hic qui a gâché une partie de la féérie. La satire sociale de Jonathan Swift, censurée à sa parution en 1726, fait encore des émules. Même si, Valérie Lesort a choisi uniquement l’île de Liliput, c’est assez percutant pour faire réfléchir et sourire à la fois. Les mots parfois restent intemporels. Petits et grands prendront ce qui leur semblent le plus parlant. Par conséquent, ne passez pas à côté de ce petit bijou rarissime qui se savoure et qui restera dans votre mémoire.

Un moment mémorable de théâtre comme on voudrait en vivre tant. Le talent de l’Homme est immense et il se prouve ici.

Où voir le spectacle? 
Théâtre de l’Athénée jusqu’au 5 novembre 2022

En tournée dans toute la France.

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