La série Canal +, Hard débarque sur la scène du théâtre de la Renaissance. Après trois saisons, les personnages du petit écran prennent vie sur scène pour nous emmener dans l’industrie du porno. Mais rassurez-vous, on ne va vous parler que d’Amour.

Canal + était connu pour ces séries un brin décalée et osée. Alors lorsque la saison 1 de Hard arrive en 2008 sur la chaîne, tout le monde en parle. Toutefois, il faudra attendre 2011 pour une deuxième saison et 2015 pour la dernière saison. Un choix de production un peu particulier. Mais Bruno Gaccio ne veut pas lâcher le concept. Alors il décide de l’adapter au théâtre en 2018 en gardant une partie de la distribution d’origine sur le plateau. Ainsi on retrouve le très séduisant François Vincentelli dans le rôle de Roy Lapoutre, Stéphan Wojtowicz dans le producteur un peu vulgaire et Charlie Dupont dans l’harder espagnol, Corrado. A eux s’adjoignent Claire Borotra, Isabelle Vitari et Nicole Croisille.

Pour l’histoire, on garde les grandes lignes. Sophie découvre à la mort de son époux que celui-ci ne possédait pas une société de transport. Il dirigeait une entreprise de films X. D’ailleurs, en son hommage, il l’a baptisé Soph’X. La jeune veuve, coincée, catholique traditionnaliste n’est revient pas. Elle va devoir en plus en reprendre les rênes car c’est sa seule source de revenue. Mais la boîte va mal, il faut redresser le manche. Pendant un temps, il va falloir mettre sa morale rétrograde au placard et faire preuve d’initiatives. Pourquoi pas des beaux films avec un scénario cohérent et des scènes d’amour explicites ? Très vite, elle va se rendre compte que ce n’est pas le bon filon à exploiter. Au bureau, elle rencontre ce charmant Roy Lapoudre qui ne la laisse pas indifférente. C’est la tête d’affiche de l’entreprise car il peut bander pendant des heures. Ensemble une idylle sera possible si la poutre reste à la maison et qu’il ne visite qu’une seule grotte. Pendant ce temps, l’entreprise propose de réaliser des fantasmes filmés. Tout aurait pu bien se passer si la meilleure amie de Sophie, jalouse, n’avait pas mi son grain de sel. Il va falloir alors se réinventer encore une fois. Voilà un défi de taille

Bruno Gaccio a gardé l’esprit de la série en la complétant pour en faire une pièce de théâtre d’1h30. Mais à vouloir faire un spectacle pour le grand public, il faut alors retirer l’impertinence et dire bonjour au consensuel. Bienvenue dans le monde des gentils avec des blagues déjà vues et entendues. En effet, on est plus habitué au contexte d’un gars qui gagne beaucoup d’argent, d’un moche qui sort avec une belle dans la comédie grand public d’habitude. Et là c’est le milieu hard. La construction ne s’en trouve pas changer pour autant. D’autant plus, on accentue les clichés avec la veuve catho, coincée, belle, mince qui contraste avec le beau gosse séduisant et assez simplet, Roy. Heureusement que quelques personnages restent comme dans la série comme Corrado ou le producteur. Nicole Croisille déchaîne quelques passions dans la salle. On entend des spectateurs criés son nom de scène ou sortent carrément leur portable pour la filmer pendant la représentation.

Les 1h30 de spectacle semble très longue. J’ai même l’impression que l’on a rajouté du texte pour rentrer dans un timing standard de représentation. L’histoire s’étire et l’ennui arrive assez vite. Heureusement que les comédiens donnent le meilleurs d’eux-mêmes. La mise en scène de Nicolas Briançon se trouve assez ingénieuse avec des portes qui s’ouvrent et se ferment amenant les décors. Un grand loft assez peu meublé pour l’appartement de Sophie et un lieu assez chargé avec des peaux de bête pour Soph’X. La salle de tournage avec des décors comme on pourrait en imaginer dans les années 70 est également amovible. Simple, soft et efficace. Cela correspond très bien au scénario.

J’aurais espéré des éclats, du culot, de l’impertinence mais non. Bienvenue dans l’humour consensuel facile, léger et compréhensible de tous. Au final, un spectacle qui bande mou.

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