Deux frères qui se sont perdus de vue se retrouvent à partager un espace. L’ambiance se montre très vite tendue. Leur autre frère n’arrive pas et il est injoignable. Que se passe-t-il ?Charif Ghattas a écrit une histoire que l’on pourrait définir comme une pièce d’atmosphère. Deux frères interprétés Francis Lombrail (Tobias) et Thibault de Montalembert (Henri) attendent quelqu’un qui n’arrive pas. Le temps passe très lentement avec une économie de mots où le silence est pesant de discours. Ces deux hommes peu expansifs échangent sur leur passé et sur un investissement rentable futur possible. L’entente n’est pas au beau fixe et semble ne l’avoir jamais été. De plus, les positions différentes créent des tensions.
Puis les questions qui fâchent sont lâchées où souvent juste des regards font office de réponses. Mais doucement, ils vont devoir s’ouvrir l’un à l’autre. On comprend pourquoi ils se retrouvent dans cet espace avec juste une table et quelques chaises. Cette maison est celle de leur mère. Les derniers locataires sont partis. Il faut prendre une décision, est-ce qu’ils la gardent ou est-ce qu’ils la vendent ? Comme c’est une décision collégiale, Carl doit être présent. Ce troisième frère pourtant n’arrive pas. La surprise de la raison à cette absence semble assez évidente. La réponse se trouve dans la vidéo projetée en début et fin de spectacle. Mais cette évidence doit prendre forme pour cette famille qui doit face à un déchirement.
Le climat pesant convainc moyennement de ce drame familial. L’émotion dramaturgique se veut présente et intense. Mais elle effleure légèrement le cœur de la tragédie. Car lorsque la chute nous est montrée, la surprise est moins étonnante et parait logique.
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