Le nom de Camille Claudel est inscrit dans le marbre dans la catégorie des sculptrices talentueuses. Il est associé également à Augustin Rodin dont elle a été la muse, la maîtresse et l’amie. Une femme qui a osé prendre des libertés dans une société corseté.
L’artiste a bien souvent inspiré des adaptations au cinéma. Mais les adaptations au théâtre sont plus rares. Wendy Beckett se lance le défi de raconter la vie tumultueuse de Camille Claudel. Une femme passionnée qui était prête à tout sacrifier pour son art, même son équilibre mental. Elle séduit par sa force de caractère et son refus d’abonder dans le sens moral de l’époque. Comme le sous entend le sous-titre « De l’ascension à la chute », on va suivre la trajectoire d’une étoile filante, de l’énergie créative au grand désarroi qui la mènera à la folie, à la solitude, aux doutes et à l’angoisse.
Pour incarner une telle femme, il fallait une comédienne de grand talent. Célia Catalifo donne toute l’intensité nécessaire pour donner vie à l’artiste. Entouré d’une équipe chevronnée qui apparaît selon les périodes de la reconstitution historique. On va y voir deux élèves de l’école des Beaux-arts avec Marie-France Alvarez (Suzanne) et Marie Brugière (Jessie). Pour le côté familiale, nous avons Clovis Fouin (Paul Claudel, le frère) et Christine Gagnepain (la mère). Et pour le côté passion, Swan Demarsan dans le rôle du sculpteur amoureux, Auguste Rodin. Pour montrer les oeuvres, la metteure en scène a décidé de faire appel à trois danseurs, Sébastien Dumont, Audrey Evalum et Mathilde Rance, qui prendront des poses tels des statuts tout au cour de la représentation.
Une reconstitution biographique oblige forcément de faire des choix et prendre quelques libertés. Donc Wendy Beckett a décidé de valoriser la relation amoureuse entre Camille Claudel et Auguste Rodin. On y découvre une femme amoureuse, passionnée qui côtoie la folie à la séparation. On a l’impression que la relation est brève et qu’il ne garde pas contact à la suite de la rupture. Mais la jeune femme restera pendant 8 ans au côté d’Augustin Rodin après leur rupture. Elle a été internée à la suite de l’enterrement de son père dont elle n’a pas été conviée. Et pendant 30 ans, elle y restera. Toutes ces années sont présentées par des images projetées sur un rideau avec les années qui défilent. Un raccourci un peu gênant qui coupe l’élan et la fougue insufflée précédemment. Le temps s’étire et la prestation des comédiens ne suffit plus. On attend plus que la fin arrive. Le rythme est cassé. L’enthousiasme du début s’est envolé.
Malgré une mise en scène un peu décevante sur la fin, les comédiens mettent tout leur coeur pour donner vie à Camille Claudel. Une belle aventure à suivre tout de même.
2 Comments