Carmen est une femme au tempérament de feu. Elle a besoin de rêver, de courir, de s’enfuir… Elle fait tout avec passion et fougue. Rien ne peut l’arrêter ou presque. Voulez-vous savoir ce qui l’empêche de dépasser ces rêves ?
De quoi ça parle ?
C’est à travers son regard, qu’elle nous raconte sa vie pleine d’énergie et de fougue. Elle a grandi élevé par sa mère. Son père, elle ne l’a jamais connu. Elle en a déjà entendu parler car sa mère lui répétait : « tu lui diras à ton père quand il reviendra ». Mais jamais il n’est revenu. Pourquoi s’est très longtemps demandé l’amoureuse et la réponse lui a brisé le cœur. Son amour si vrai a été acheté pour qu’il puisse se faire une vie ailleurs, loin d’elle et de leur fille.
Carmen ne rêve plus de son père. Elle n’en a pas besoin pour rire, rêver, s’enfuir, s’imaginer le monde. Sa mère, elle aurait plus besoin de lui car elle sombre dans l’alcool pour penser sa blessure d’amour. La jeune fille se fait des amis et elle ne voit qu’ils l’aiment passionnément. D’ailleurs, en grandissant, elle faillit en épouser un.
Toutefois, coincée dans cette église tout de blanc vêtu quelque l’a poussé à fuir. Pour aller où ? On verra quand y sera. Et elle trouvera un autre homme qui l’aimera passionnément. Il l’a transformera en muse et elle deviendra artiste. Sera-t-elle heureuse ? Bien entendu, elle a toujours fait ce qu’elle aime. Alors mourir à 30 ans, ce n’est pas si grave puisqu’elle a toujours vécu avec passion.
Ce que j’en ai pensé ?
Le titre m’évoquait l’opéra avec cette jeune fille qui tombe amoureuse et l’histoire se termine mal. Le récit est assez similaire ici mais la belle Carmen vit passionnément la vie sans se poser trop de questions existentielles. Jade Fortineau incarte magnifiquement cette femme au destin ordinaire de ceux qui osent tout. Pas très grande, blonde aux cheveux long, la voix à la fois timide et sure, elle incarne à merveille cette femme. Son travail se complète très bien du travail d’Emmanuel Besnault, de Lucie Digout, de Maxime Le Gac, Julie Julien et Charles Van de Vyver.
La mise en scène de Lucie Digout ne m’a pas trop séduite. J’ai trouvé étrange certaines transitions devant/milieu et fond de scène. J’ai aimé l’exploitation du fond de scène avec l’échange avec la mère et la fille sur le fait de la disparition du père. J’aurais plus aimé ces changements d’espace. Après déblaiement de la scène, les comédiens tirent une bâche transparente au sol et font tomber des dessins. Ils parlent de couleurs, de mouvements et la bâche reste immaculée au sol avec des dessins crayonnés peint à moitié. Si on me parle de dynamisme et que ce que je vois est figé, je trouve cela étrange. J’en voulais des couleurs, des tâches et pas des coups de pinceaux sur du vide. Toutefois, la scène de fin avec Carmen revenu du pays des morts qui finit son histoire sous la neige est visuellement très belle. L’histoire se termine sur une très jolie image.
Un spectacle assez intriguant sur la scène du théâtre 13 dans le cadre du festival de la mise en scène. La passion d’une femme au service d’une metteuse en scène qui illustre en mouvement son grain de folie. Vous ne verrez plus Carmen de la même façon.
Plus d’informations sur le site théâtre 13
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