constellationsblog-imgdansletexteConstellations c’est une histoire d’une femme et d’un homme, de leurs rencontres, de leurs disputes, de leurs séparations, de leurs choix… En soi, rien de spécial dans la courte présentation. Mais l’auteur Nick Payne introduit un élément particulier, la répétition des scènes avec de légères variations de mots, de ton, de contexte et soudainement l’histoire pourrait s’écrire autrement.

On part du principe qu’il peut exister plusieurs futurs d’un seul instant. Que ce qui va faire changer le tout peut-être un mot, un geste, une intonation. Chaque action que l’on fait possède une multitude de possibilités. L’auteur décide de proposer aux spectateurs de pousser la porte d’un univers non linéaire.

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Présenter le spectacle n’est pas une chose facile et en dire ce que j’en ai pensé, encore moins. Je ne sais pas encore une semaine après l’avoir vu si je l’ai vraiment apprécié. Je suis partagée sur le fait que l’histoire repose sur une facilité d’écriture liée à un exercice de style. Comment ce couple, Marianne, physicienne et Roland, apiculteur peut se construire ou se détruire. Et si à cette instant, elle ou il avait dit ou fait cela ? Alors on recommence la scène et on fait autrement. Les répétitions se moments se succèdent et le jeu subtil des comédiens se révèle. Je ne pourrais dire si je dois crier au génie ou à l’arnaque.

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Le temps s’égrène sur des scènes de couples qui parlent à certains spectateurs car quelques rires nerveux et sourires discrets se font. Les 75 minutes passent assez rapidement mais je suis ravie que cela ne dure pas plus longtemps non plus. Je sors écoutant les remarques des autres spectateurs, petit plaisir d’aller en solitaire au théâtre. Les avis sont partagés et aucun éloge ne transcende les palabres inconnues.

CONSTELLATIONS,  une piece de Nick Payne,  mise en scene et scenographie Marc Paquien au theatre du Petit saint Martin a partir du 18 mars 2016. Avec:  Marie Gillain et Christophe Paou (photo by Pascal Victor/ArtComArt)

Les grands thèmes y sont présentés : l’amour, l’infidélité, le temps, la maladie, la mort, la famille… avec un bonus thématique avec quelques informations sur les abeilles et la physique quantique. En plus, si vous n’avez pas tout compris la première fois, rassurez-vous, le texte va être répété. Il faut bien voir l’avantage du concept quelque part.

Je n’ai pas été conquise par la mise en scène qui aurait pu être plus travaillé. Une grande scène en forme d’arrondie qui n’est pas sans rappeler l’affiche, pour la forme. Car ici, tout est gris même les quelques images qui sont sur le très grand écran sont sombres. D’ailleurs pourquoi un si grand écran pour s’en servir si peu ? J’ai trouvé cela magnifique de voir les comédiens en négatif mais pourquoi pas plus de travail qui pourrait faire référence aux couleurs de l’affiche par exemple?

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La musique est discrète, parfois imperceptible. Elle accompagne les moments d’émotions, principalement. Le texte a peut-être besoin d’un petit coup de main émotionnel pour faire mieux passer certaines scènes. Elle n’est pas présente tout le temps, juste ce qu’il faut et parfois juste pour souligner sans être trop présente. Il ne faudrait pas non plus qu’elle couvre la voie des deux comédiens en scène. Car beaucoup de spectateurs viennent pour voir Marie Gillain (Molière 2015) en scène, en vrai, en chair et en os. Mais sa prestation est-elle si fabuleuse ? Elle joue magnifiquement bien. C’est une certitude mais le texte reste étrange et qu’il ne permet pas si facilement d’être quelqu’un puisque l’on doit jouer la multitude d’un soi autre. Vous me suivez toujours ? A ces côtés, Christophe Paou aux airs si gentil et délicat. Sa voie paraît toute douce toutefois elle me parvient sans aucun problème au fond de salle.

Il y a quelques moments de partage que j’ai trouvé beau car ce couple a trouvé son rythme et son élégance. Les mains, les regards, les bouches connaissent les chemins pour se rendre à l’autre. Parfois de la beauté humaine se dégage et j’ai trouvé jolie la dernière image du spectacle. Un tourbillon de tendresse dans un rond d’infinies possibilités pour se terminer dans un noir. Ainsi c’est pleins de questions dans la tête que l’on sort et en se demandant ce que l’on vient de voir.

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Si les théâtres très particuliers ne vous touchent pas, passez votre chemin. Si vous aimez la physique quantique, la théorie des cordes, les questions et si ??, alors vous devriez aimer cet OTNI (objet théâtre non-identifié). Car OTNI soit qui mal y pense.

Lien vers le théâtre 

Un grand merci au Bison qui m’a chaudement recommandé ce spectacle.

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1 Comment

  1. J’ai aimé ce théâtre de si, parce que j’aime le théâtre qui interpelle, le théâtre des si et des questions. Et que j’aime aussi le Miel, comme Marie Gillain. J’ai aimé ces répétitions, qui avec une intonations différentes changent le court du destin, d’une vie, d’un couple, des étoiles.

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