Après deux étés passés dans le Off à Avignon, Alfonso Barón et Luciano Rossodébarquent au théâtre du Rond-Point. Il est bien difficile de définir ce que font ces argentins tellement ils maîtrisent bien leur corps. La danse, les acrobaties, la contorsion, le cirque, le mime… n’ont pas de secret pour eux. Ils vont présenter un spectacle particulier pour mieux cueillir le spectateur dans la surprise et l’émerveillement.
Le spectacle débute dans un silence où les deux artistes regardent au loin et il ne se passe rien. Un silence pesant alors s’installe et tout le monde devient mal à l’aise. Certains chuchotent, d’autres regardent autour d’eux et un tente un applaudissement. Le temps paraît s’éterniser avant qu’Alfonso Barón et Luciano Rosso décident à bouger. Mais dès que leurs corps se mettent en action, la sérénité revient dans la salle. Chacun bouge son corps avec une agilité surprenante et qui fait que le regard à des difficultés à les quitter. Que veulent-ils dire ? Je l’ignore mais je reste subjuguer.
Puis un jeu se met en place, chacun essaie de faire mieux que l’autre sur une musique imaginaire. Les premiers rires d’échappent par-ci, par-là. Puis doucement de la rivalité, on passe à la complicité, au partage, à la séduction… Dans le vestiaire, un des artiste sort une radio où il change régulièrement les stations. Son compère interagit tout de suite par rapport à ce qui passe interview, commentaires sportifs ou musique. Dès que l’ambiance devient très chaude, hop la station change puis s’éteint tout simplement. C’est bon, je suis tombée sous le charme de ces artistes qui possèdent une souplesse incroyable et qui racontent si bien sans un mot.
Mais voilà, Luciano Rosso bien vêtit en catcheur bondit de son banc et se réceptionne mal. Quelques cris de douleurs discrets se font entendre. Le public se demande si c’est fait exprès ou si l’artiste s’est véritablement blessé. Une jeune femme légèrement hystérique crie « il s’est blessé, oui, il s’est blessé ». Ni une, ni deux, le metteur en scène arrive, la lumière se rallume dans la salle, un médecin arrive. C’est sous un applaudissement respectueux que les artistes quittent la scène laissant dans l’inquiétude le public. Malheureusement, l’artiste a une blessure grave et le spectacle est annulé.
Une certitude me concernant, c’est que si ces artistes sont de nouveaux programmés l’année prochaine, ce que j’espère fortement pour eux, j’irais les voir. Car depuis presque 10 ans, ils jouent à guichets fermés en Argentine et notamment dans un hangar aménagé de Buenos Aires devenu El teatro del Perro pour conquérir le monde entier. J’espère que leur rêve de grandeur pourra se réaliser car des artistes de si grands talents méritent d’être vus par tous et partout.
Alfonso Barón et Luciano Rosso sont deux grands artistes talentueux qui j’espère pourront continuer à surprendre le public dans le monde.