vz-AAF1784A-287A-4303-84FB-D9608AF11C5AEn 1959, est publié un roman de Daniel Keyes qui va connaître un succès immédiat et qui va être adapté sous divers forme. C’est sous sa forme théâtrale, que je suis allée à la rencontre de Charlie, subliment interprété par Grégory Gadebois. Un spectacle extraordinaire qui risque de vous bouleverser à jamais.

Algernon est une petite souris blanche de laboratoire. Contrairement à ces semblables enfermées dans des cages, elle possède une compétence supplémentaire. Suite à une opération du cerveau, elle est devenue beaucoup plus intelligente. Les résultats sont très encourageant et l’expérience doit être alors être testée sur un homme. Après quelques examens, leur choix se pose sur Charlie Gordon.

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Charlie rêve depuis son plus jeune âge de devenir intelligent. Savoir lire et écrire étaient déjà un très gros progrès pour lui mais comprendre ce qui l’entoure, serait un plus. Par chance, l’opération se passe très bien et les progrès son flagrant. Son intelligence va dépasser les espérances des chercheurs les poussant d’ailleurs à l’exaspération. Son Q.I., à la base qui ne dépassait pas 68, augmente et sa soif de savoir devient insatiable.

DES FLEURS POUR ALGERNON - De Daniel KEYES - Adaptation : Gerald SIBLEYRAS - Mise en scene : Anne KESSLER - Decor : Guy ZILBERSTEIN - Lumiere : Arnaud JUNG - Avec : Gregory GADEBOIS - Au Studio des Champs Elysees - Le 11 septembre 2012 - Photo : Pacome POIRIER/WikiSpectacle
Pacome POIRIER/WikiSpectacle

Les rôles vont changer et c’est à son tour de trouver les gens bêtes car il n’arrive pas à comprendre ce qu’il dit ni à répondre à ces interrogations très précises. Mais cette connaissance du monde l’aide assez peu à faire face à ses sentiments, à ces peurs ancrées depuis sa plus tendre enfance. Il est amoureux de Miss Kinian, qui lui a appris à lire, comment faire pour être ensemble, s’aimer, faire l’amour ? La réponse n’est pas dans les livres. Seulement voilà, cette compétence ne peut pas durer toujours et la chute est plus rude car il sait ce qui l’attend. Il va redevenir celui d’avant, un simple d’esprit duquel on va se moquer.

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Il est difficile de dire des choses négatives de ce spectacle tellement il m’a bouleversé. Mais j’ai quand même deux remarques. Pourquoi avoir choisi une affiche si laide pour un spectacle si sublime ? On ne m’aurait pas conseillé très fortement ce spectacle, je n’y serais pas allée suite à l’affiche. Et je n’ai pas du tout aimé la mise en scène contemporaine avec les structures métallique d’Anne Kessler, sociétaire de la Comédie-Française. A part l’évolution du siège sur lequel est assis Charlie qui permet de montrer l’évolution de l’état du personnage. Voilà tout est dit pour le né.

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Le spectacle est interprété par un comédien que je ne connaissais pas avant, Grégory Gadebois. Il incarne Charlie dans un monologue où l’émotion est toujours palpable. Son charisme s’impose naturellement et l’air ambiant se charge d’une intensité particulière. Seul en scène, il captive son auditoire qui l’écoute l’oreille tendue, le cœur palpitant. Il est Charlie de tout son être. Je suis l’évolution de cet homme hors du commun et mon cerveau ce ferme à tout ce qui m’entoure. Mes mains deviennent moites, j’ai peur pour lui, j’espère pour lui. Je suis totalement dans une histoire qui me saisit.

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1h30 plus tard, le noir se fait sur scène et le silence se fait dans la salle. Une émotion forte mérite ce temps d’appréciation où il faut laisser la boule au ventre partir pour prendre une bonne bouffée d’air. Les larmes coulent un peu partout et les gens se lèvent comme d’un seul homme pour applaudir encore cet artiste très talentueux et fabuleux. La règle des trois applaudissements ici ne s’applique pas car le merci du public se veut à la hauteur de la claque d’humanité prise en plein cœur.

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On repart doucement, branlebalant, tout en sachant que l’on a vu quelque chose d’exceptionnel et criant de sincérité. L’émotion au cœur et les questions pleins la tête, on revient chez soi, heureux, le sourire aux lèvres et une larme au coin d’un œil. Quand quelque chose évoquera Des fleurs pour Algernon, cette émotion vécue, reviendra doucement vous envahir, comme un souvenir que l’on ne peut et ne veut oublier.

Daniel Keyes : « Je me demande ce qui est le pire : ne pas savoir qui l’on est et être heureux, ou devenir qui l’on a toujours voulu être et se sentir seul. »

Ce qu’en dit la presse

 Libération : « Une heure trente de monologue qui laisse le spectateur cloué sur sa chaise, ventre noué et joues mouillées ».

 Le Monde : « Bloc de sensibilité, boxeur dansant, le comédien impose sa présence singulière dans Des fleurs pour Algernon ».

Le Figaro : « Rions! Et si l’on décidait de rire ? On rit aussi parfois, mais on sourit surtout, cœur déchiré, en écoutant Grégory Gadebois dans Des fleurs pour Algernon… C’est grave, c’est triste, magnifique et l’interprète est profondément bouleversant ».

Paris Match : « Courez voir Algernon! Dans ce one-man show à couper le souffle, le spectacteur est suspendu à cet acteur éblouissant qui va traverser toutes les strates de la vivacité intellectuelle. C’est terriblement concret, vivant, sensible, et très très drôle. La découverte d’un comédien magnifique ».

Télérama : « Étonnant et formidable… Peu de choses – sa voix, son corps, son esprit. C’est imperceptible et très subtile. A la fois sensible, émouvant, prodigieux. Et d’une grande force. Un vrai coup de cœur ».

Le Figaroscope : « On est happé. On suit le récit, une heure trente durant, subjugué par l’interprète, bouleversé par ce qu’il raconte. Gestes, regards, tout déchire le coeur… Hallucinant, il trouve l’exacte vérité de ce jeune homme et de son « amitié » pour la souris, Algernon, sur laquelle on pratique la même démoniaque expérience. Très belle histoire, comédien extraordinaire d’humanité ».

Le Journal du dimanche : « Grand moment d’émotion. Émouvant et passionnant. Le Comédien Grégory Gadebois s’empare « à bras-le-cœur » du personnage de Charlie, cobaye de la médecine qui voit son QI multiplié par trois. Pudique et sensible, terriblement humain, il déroule le récit de Daniel Keyes et capte l’attention comme un thriller ».

Prix reçus pour le spectacle
2013 : Meilleur Comédien & Meilleur Spectacle du Théâtre Privé
2013 : Prix Beaumarchais du Meilleur Acteur
2014 :
Molière seul(e) en scène
2014 : : Prix d’interprétation lors du Festival du film de télévision de Luchon 2014 pour Des fleurs pour Algernon d’Yves Angelo

L’avis de Bricabook

L’avis de l’Etoffe des songes   

 

 

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40 Comments

      1. Un roman percutant et pour ça, je remercie le challenge « romans cultes » de Métaphore, ça m’a permit de lire des romans que je n’aurais jamais lu sans ce challenge ! (16)

          1. Oui, c’était un bon challenge qui m’a permis de faire des découverte. 2 ans de challenge et 17 romans classiques, ça l’fait ! J’étais dans les premières.

          2. Non, personne ne lit autant que moi à la maison, les amies qui lisent dans mon entourage lisent des policiers, mais pas toujours les mêmes que les miens, alors de la SF soft, je pense que ça ne passera pas.

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