Sébastien Thiéry monte sur les planche en compagnie avec Bruno Solo pour jouer avec talent des morceaux choisis de ces ouvrages. Attention, rires garantis.
Sous ces airs de Jim Carrey, Sébastien Thiéry possède une plume acerbe, noir et tellement drôle. Le succès est au rendez-vous. Sa première pièce, Sans ascenseur amuse Jean-Michel Ribes qui décide de la monter en 2004 au Théâtre du Rond-Point. Puis en 2006, sa deuxième pièce Dieu habite Düsseldorf est adaptée au Théâtre des Mathurins. En 2007, lorsqu’il reprend la plume le public se dirige vers les théâtres en masse avec Cochons d’Inde pour Patrick Chesnais, Qui est Monsieur Schmitt ? et Le Début de la fin pour Richard Berry, et Comme s’il en pleuvait pour Pierre Arditi.
Alors là, il monte sur scène avec Bruno Solo où ils interprètent deux hommes en pantalons en tergal et jacquard dans un décor simple dans les tons ocres. L’humour est servi avec talent, délicatesse et beaucoup subtilité. L’humour est d’une part dans les mots mais surtout dans les silences, dans les regards et dans la gestuelle. La teinte de ce qui a provoqué le rire est noir et quel plaisir de rire de la mort, de l’amour, de l’étrange et même de dieu. Qu’est-ce qu’il est bon de rire intelligemment.
Un couple parfait dans leurs personnages dans un petit théâtre qui mérite que l’on s’arrête plus souvent devant, histoire de le mettre dans sa poche. Une très bonne soirée qui m’a donné une folle envie de lire du Sébastien Thiéry.
MonSieUr n° 2 : Je ne parle pas à la serveuse.
MonSieUr n° 1 : Ah d’accord…Vous ne parlez plus à cette serveuse…
MonSieUr n° 2 : À aucune.
MonSieUr n° 1 :Vous ne parlez plus à aucune serveuse ?
MonSieUr n° 2 : Non, non… à aucune femme.
MonSieUr n° 1 :Vous ne parlez plus à aucune femme ?
MonSieUr n° 2 : Non !
MonSieUr n° 1 : Non, c’est vrai ?… Vous leur parlez plus ?… À aucune ?…
MonSieUr n° 2 : Zéro.
MonSieUr n° 1 : Dites donc… Ça fait du monde.
MonSieUr n° 2 : Ça… Y en a un paquet.
MonSieUr n° 1 : Forcément… La moitié au moins… Même plus il paraît.
MonSieUr n° 2 : C’est ce qu’on dit…
MonSieUr n° 1 : D’un autre côté, personne ne les a jamais comptées.
MonSieUr n° 2 : Qui ça ?
MonSieUr n° 1 : Les femmes… Personne ne les a jamais comptées.
MonSieUr n° 2 : Ah non ?
MonSieUr n° 1 : Bien sûr que non… Elles sont tellement nombreuses… Et puis elles bougent tout le temps… C’est pas pratique.
MonSieUr n° 2 : Forcément…
MonSieUr n° 1 : Mais pourquoi ?
MonSieUr n° 2 : Pourquoi elles bougent ?
MonSieUr n° 1 : Non, non… Pourquoi vous ne leur parlez plus ?
MonSieUr n° 2 : Parce que j’ai rien à leur dire.
MonSieUr n° 1 :Vous n’avez rien à leur dire ?
MonSieUr n° 2 : Non… On est brouillés.
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