Il existe de nombreuses façons de raconter son histoire. La danse permet de donner des dimensions mythique et mystique pour toucher en plein cœur chaque spectateur.
Le chorégraphe Fouad Boussouf propose un spectacle de danse hors du commun. Sept artistes déploient une énergie sans borne pour nous transporter dans un ailleurs. Leur talent nous emporte dans un ailleurs stupéfiant de beauté.
Tout commence avec une musique étrange et un clair-obscur . Progressivement, il dévoile sept individus face à un mur. Les silhouettes des hommes se précisent avec leur taille, leurs vêtements ainsi que leur couleur. La musique devient plus omniprésente et s’accompagne d’une lumière plus chaude. Les corps s’animent avec lenteur. Les vestes sont jetées ici et là. Elles sont toutes différentes à l’image des artistes. Ils se meuvent comme appelés par une chose suprême à l’art.
Une rythmique de basse s’empare de la salle. Tous se déplacent en utilisant des pas traditionnels de la culture marocaine. Pieds nus, les voilà habités de quelque qui semble prendre possession d’eux. Puis les mouvements se diversifient dans un élégant mélange de traditionnel et de hip-hop. Pieds qui tapent, bras suppliants levés vers le ciel, gestes abrupts, corps qui s’élancent et qui voltigent… Le spectateur est hypnotisé, presque comme si nous admirions des soufis. La contemplation perdure toute l’heure de la représentation avec une forme d’envie d’aller les rejoindre et de contribuer à cette énergie qui émane d’eux.
Tout a été pensé dans sa globalité, sans jamais rien laissé au hasard. Le panneau légèrement tenté permet de donner du contraste aux danseurs et de jouer avec des ombres. Les variations musicales nous incite à toujours rester dans la vigilance et l’observation des danseurs. Ils dansent comme un seul homme avec une rigueur étonnante. On sent la cohésion de groupe, le plaisir d’être là, de transmettre leur passion, leur fougue. Impossible de ne pas être en admiration devant une telle performance qui mêle croyances, souvenirs, traditions et modernités. Un juste milieu parfaitement trouvé et interprété de façon sublime, parfaite, envoutante et émouvante. Le public ne s’y est pas trompé car les applaudissements étaient chaleureux avec des sourires des plus sincères. Merci de cet exceptionnel moment.
Où voir le spectacle?
A la Scala jusqu’au 28 avril 2024