L’amour est un enfant de Bohème. Donc trouver le chemin semble semé d’embûches. Les Chicos Mambo ont fait l’expérience et partagent leur aventure dans Car/Men.

Quand les hommes s’approprient les choses tout change. Après « Tutu », Philippe Lafeuille décide de s’attaquer à un opéra comique pour insuffler une nouvelle dynamique. L’appréhension est au rendez-vous. Car nous n’avons plus la surprise de voir des hommes habillés en femme et s’appropriant leurs pas de danse. Nous savons également que nous aurons une farandole de costumes originaux et atypiques.

Le titre nous dit clairement ce qui nous être présenté avec « Car/Men ». Même si l’on ne connaît pas le travail du chorégraphe, on sait qu’il va être question d’hommes. Ils vont s’inscrire dans l’opéra de Georges Bizet qui s’est inspiré d’une nouvelle de Prosper Mérimée en 1875. La particularité est que c’est en français, même si l’on ne comprend pas tout ce qui est chanté. Vous allez me dire que ce n’est pas important ici. Détrompez-vous car Antonio Macipe nous émerveille avec sa voix de contre-ténor. Des tonalités que l’on entend rarement malheureusement. Elles sont sublimes et délicates pouvant aller aussi bien dans les aigues comme les graves. C’est l’atout majestueux qui accompagne les Chicos Mambo.

On est ravie de revoir Antoine Audras, Lucas Radziejewsky, Antonin “Tonbee” Cattaruzza, Phanuel Erdmann, Samir M’Kirech, Jordan Kindell, JB Plumeau et Stéphane Vitrano. Une fois encore, en plus, de pouvoir admirer leur sublime corps, nous regardons leur maîtrise de l’exercice danse. Ils prouvent encore leur souplesse, leur énergie et leur douce folie. Les numéros se succèdent et ne se ressemblent pas. En effet, quelques ressemblances avec le précédent spectacle est normal. On ne repart pas de zéro non plus. Les pointes autres gestes de danse classique font toujours leurs petits effets. Et on retrouve les blagues espiègles comme lorsqu’ils jouent des enfants avec leur tête qui sert de coeur d’une fleur. L’humour transparaît toujours. Nous sommes là pour nous divertir.

Bien que la danse, l’amour, les couleurs et les costumes espagnols sont bien là et restent conforment au thème, le temps semble long par moment. Parfois on ne voit pas le lien entre les choses et parfois c’est aller trop loin. Par exemple, ce moment de danse contemporaine où les artistes courent de part et d’autre de la scène. On a l’impression que c’est le moment de légitimité pour ceux qui aiment la danse. Il faut choisir son camp entre les vrais amoureux de la danse et le grand public. Puis, on a déjà vu quelques numéros donc on est un peu déçu de les revoir sous un aspect assez similaire. L’exercice de création n’est jamais aisé surtout qu’il faut trouver le juste équilibre entre ce que l’on a imaginé, ce qui est possible, les possibilités des danseurs et l’attente du public. On en voulait encore et pour aller plus loin. plus d’extravagance. Mais cette exigence n’est-elle pas l’image que l’on aime une compagnie? Et il faut dire aussi, qu’il y a de grande chance que l’on soit aussi là à la prochaine création.

Un spectacle divertissant, simple et accessible à tous. L’amour et liberté ne se concluent pas forcément par la mort.

Où voir le spectacle? 
Au Théâtre Libre jusqu’au 4 févier 2024

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