Des idées, des vies et des femmes, voilà l’essentiel même de « J’accuse ». L’une après l’autre, elles se dévoilent avec pudeur, enthousiasme et passion. Etes-vous prêt à être touché en plein coeur?
Quand on entend « J’accuse » on pense aussitôt à l’article rédigé par Émile Zola au cours de l’affaire Dreyfus et publié dans le journal « L’Aurore ». Mais là, il n’en est rien de raconter cette histoire là en particulier. Par contre le pamphlet, le style de dénonciation, est celui utilisé pour nous percuter, nous toucher en plein coeur. Annick Lefebvre a écrit des témoignages au Canada. Elle a fait quelques adaptations pour la France surtout dans les références culturelles. Céline Dion va en prendre pour son grade, malgré elle. Mais c’est pour la plus grande satisfaction des spectateurs qui vont en rire de bon coeur.
Astrid Bayiha, Nabila Mekkid, Agathe Molière, Julie Moulier et Jennie-Anne Walker incarnent des femmes fortes, enflammées, enfiévrées, captivantes, électrisantes… Elles arrivent sur scène avec une présence et on n’a qu’une envie : les écouter. On admire leur maîtrise de leur texte, seule face au public. Elle dénonce l’injustice, la violence, la discrimination, la souffrance… Entre les moments de tristesse, transparaît l’espoir, si infime soit il. Comment ne pas être touché autant par leur performance que la force des mots? C’est impossible. Et ainsi les deux heures passent très vite avec la vraie satisfaction d’être là pour profiter de ce moment exceptionnel et rare.
Sébastien Bournac et Pascale Bongiovanni inventent une scénographie simple et impactante. Cela saute aux yeux quand on rentre dans la salle. On voit ce grand plateau occupé principalement de spots. Ces derniers vont bouger et s’allumer selon les témoignages poignants. Leur densité varie selon l’impact émotionnel à transmettre. Le son créé par Loïc Célestin contribue à amplifier ce que l’on ressent. Les vibrations techno raisonnent en nous. Nous sommes embarqués dans cette aventure singulière où rires et larmes se mélangent. Au final, on aimerait bien se lever et crier bravo, seulement, il faut laisser un temps à ce que l’on ressent.
Un spectacle époustouflant et touchant qui nous saisi de la première à la dernière minute. Vous aussi vous aurez envie d’écrire votre « J’accuse ».
Où voir le spectacle?
Au Théâtre 13 jusqu’au 20 janvier 2024