Parfois quand on veut profiter d’un moment de tranquillité on fait des rencontres. On ne peut pas prévoir à l’avance si cette dernière sera de bonne augure. Il faut alors se préparer à l’incertitude.

Jeffrey n’est pas un gars ordinaire. Il arrive avec un air non chaland, un brin provocateur. Peter se concentre sur sa lecture. Quand on lui demande s’il veut bien discuter, comme dire non? Mène si c’est hypocrite, il tend l’oreille. Le voilà emporté dans une aventure dans laquelle il ne s’attendait pas. Le spectateur non plus d’ailleurs. Car dès le début, on sent le malaise. Ce sentiment malaisant prend progressivement plus de place pour n’être que ça.

Il est rare au théâtre que le spectateur soit mis ainsi dans une posture inconfortable pendant 1h00. Jeffrey s’amuse avec des jeux de manipulations dont l’autre n’essaie pas vraiment de s’échapper. Comme s’il était une victime semi-consentante. La relation éphémère est vraiment malsaine et toxique. Une violence morale et physique se déploie pour le plus d’incommodité pour le regardant. Il doit rester à sa place et observer la cruauté perfide prendre place.

Le temps s’égraine lentement avec une envie de partir assez importante. On se concentre alors plus sur la dureté des fauteuils. Quand enfin le pire arrive, nous sommes soulagés. Enfin, on va pouvoir partir et prendre une grande bouffée d’air. Par conséquent, on ne peut que saluer la prestation de Sylvain Katan et Pierre Val qui incarnent parfaitement leurs personnages. On se laisse prendre à la vraisemblance. On vient assez facilement à les détester.

Une pièce qui ne laisse pas indifférent. Malaise garantie.

Où voir le spectacle? 
Au théâtre de Poche à partir du 1er septembre 2023

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