Il y a des périodes dans l’Histoire où il n’est pas bon d’avoir des idées différentes. Giordano Bruno a osé évoqué l’héliocentrisme en période d’inquisition. Une évolution du rapport à l’espace qui lui coutera la vie.
La religion catholique impose une vision du monde très particulière. La Terre est au milieu de l’univers et il ne peut en être autrement. Toute personne qui ose clamer une autre idée risque sa vie. Giordano Bruno s’est exprimé librement avec raisonnement, philosophie, science… L' »homme prend conscience de lui dans l’espace ». Lui qui est né au pied du Vésuve a éventuellement hérité d’un tempérament de feu. ‘L’univers est infini donc privé de centre ». On l’arrête. On lui cloue la langue. « Je suis un philosophe unique ». Il demande que le pape Clément 8 l’écoute. Lui est un être de raison. « Je cherche le chemin de la vérité ». Toutefois, qu’importe ce qu’il pourra dire, le résultat sera sans appel : le bucher.
Laurent Vacher a été touché par l’histoire de Giordano Bruno. Un homme curieux, jusqu’au-boutiste, singulier qui mis tout en place pour lutter contre l’obscurantisme. Mais pouvait-il changer quelque chose en pleine inquisition? Ce n’est pas le premier a proposé un autre regard sur l’infini. Benoît Di Marco transmet la fouge, la colère, la révolte de ce visionnaire. Le comédien donne de sa personne, de son énergie pour faire vivre les dernières traces qu’il reste de cet oublié. Sur scène, il n’est pas seul. Philippe Thibault ou Clément Landais, l’accompagne à la contrebasse. La musique accompagne et intensifie le rythme. Le spectateur se laisse emporté, subjugué, réflexif par la modernité de la pensée et de l’investissement des artistes. Tout est subtilement souligné grâce à d’ingénieux jeu d’ombre et de lumière. Rien n’est négligé afin de permettre à chacun de partir avec son lot d’interrogations, de colère et d’espoir.
Une pièce dont on ne ressort pas totalement indemne.
Théâtre de la Reine Blanche – Scène des Arts et des Sciences
2 passage Ruelle
75018 Paris