Que diriez-vous de partir sur les traces de la culture afro-américaine? « Black Legend » vous propose un parcours en 36 tableaux chantés et dansés. Tenez-vous prêt à ressentir des émotions fortes.

En parallèle de l’Histoire s’écrit toujours la musique. A chaque révolte, à chaque colère, à chaque injustice s’écrivent des paroles, des gestes qui se transmettent de génération en génération. Alors cela paraît logique qu’en mettant les plus importantes bout à bout, on raconte le récit d’une lutte continue contre la discrimination, la haine, la violence, l’oppression et la quête sans fin de liberté. Bien que le spectacle se joue en français et en France, on ne peut rester insensible à l’esclavagisme, à la ségrégation, à la torture… Bien entendu, faire un parallèle avec notre culture se réalise sans trop de souci. Le racisme n’est pas une question de pays ou de langue. Aucun des 36 tableaux ne nous laisser indifférent. Mais le but de la comédie musicale n’est pas une séance d’apitoiement ou de culpabilisation. Au contraire, c’est pour illustrer la force, le courage et la témérité. La musique est un moyen universel de transmettre cela.

Le répertoire ne manque pas de représentants comme Cab Calloway, Aretha Franklin, Marvin Gaye, Otis Redding… Les 37 titres magnifiquement interprétés touchent tout le public. On entend partout des gens qui chantonnent, qui se tortillent sur leurs sièges, qui bougent leurs bras… Une vraie harmonie émane entre tous les spectateurs et les artistes sur scène. Presque tous les titres évoquent bien des souvenirs à toutes les générations confondues présentes. Ils osent même des reprises plus modernes comme Tina Turner, Michael Jackson et bien entendu Beyoncé. Essayer d’imiter les grands maîtres n’est pas chose aisé. L’intention est assez bonne pour ne pas leur tenir rigueur de n’être pas aussi brillant qu’eux. Qui le pourrait d’ailleurs? Et de toute façon ce n’est pas le plus important. C’est la sensation d’énergie, de partage, de bonheur, de plaisir qui compte et seulement ça.

Christophe Jambois a savamment réinterprété les morceaux afin qu’ils puissent être joué en live par six musiciens. Sur le reste de la scène une troupe de danseurs ainsi que des chanteurs. Ils s’exécutent avec talent et avec une aisance qui montre leur parfaite maîtrise de l’exercice. A peine qu’ils ont fini leur numéro qu’ils doivent filer rapidement dans les coulisses. Plus de 200 costumes de Sami Bedioui, perruques de Jordan Darbois, chaussures… se glissent sur les corps bouillant d’ardeur. Il y a quelques pièces vraiment remarquables comme une robe perlée qui s’envole avec le mouvement du corps et une en tissus wax très élégante. Les chorégraphies de Thomas Bimaï mettent très bien en avant les interprétations et les medleys. On est émerveillé par la prestation de l’artiste en string paillette avec des très hautes chaussures à talon. C’était ultra sexy. Quel postérieur magnifiquement dessiné.

La force du spectacle est l’ambiance si singulière qui règne à la fin de la représentation. Tout le public se met debout à frapper des mains avec enthousiasme, passion et ravissement. Personne ne veut s’arrêter tellement ils ont apprécié ce qu’ils viennent de vivre, ce qu’ils viennent de ressentir. C’était simple, fort et tellement rare. La seule façon de dire merci à l’ensemble de ces artistes qui se sont données à 200% c’est d’applaudir encore et encore et de plus en plus fort. Donc si vous cherchez un spectacle en famille ou avec des amis, vous n’avez pas besoin d’aller chercher plus loin.

Une comédie musicale qui va vous faire oublier le temps qui passe, vous redonnez le sourire et avoir envie de croire en des lendemains plus chantants.

Où voir le spectacle?
A Bobino jusqu’au 26 mars 2023

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