L’amour est une chose remarquable. D’autant plus quand on a 17 ans et les émotions fortes commencent à se faire ressentir. Une gestion affective plus difficile lorsqu’on se sent différent. Mais aimer donne aussi des forces pour affronter l’avenir.

Christophe Botti écrit en 2003 Un coeur sauvage, la première partie d’une trilogie. Frédéric Maugey décide de mettre en scène ce texte après Exil, exil du même auteur. Il s’entoure de trois talentueux comédiens. Douglas Lemenu interprète avec sensibilité le personnage principal, Mathan. Ce jeune adolescent de 17 ans vient d’être touché par l’amour et son enfance éclate en mille morceaux. Sa meilleure amie, Virginie, jouée avec enthousiasme par Léa Malassenet, découvre aussi les sentiments. Elle décide d’embrasser son meilleur ami mais la réciprocité des émotions n’est pas là. Mathan s’interroge sur pourquoi il ne peut pas aimer Virginie comme il le devrait. Comment définir l’amitié et l’amour?

Un doute commence alors à germer sur son identité sexuelle. Elle se confirmera lorsque Virginie lui présentera son petit copain, François, joué avec fragilité par Thomas Violleau. Un regard lui a suffi à tomber amoureux de ce jeune garçon. Et apparement, un lien affectif se créé en eux. Puis très vite, le trio amical se transforme en trio amoureux. Mathan et François forme un couple dans le plus grand secret. François ne peut assumer son homosexualité auprès de ses amis et sa famille. Ce qui n’est le cas de Mathan qui ne veut ni se mentir et ni mentir à ses proches. Le coeur blessé, il se sépare de François. Mais c’est une blessure qui cicatrisera vers d’autres moments de bonheur, qu’il pourra partager avec sa meilleure amie, Virginie. « Il y aura toujours un crétin pour crier « Sale Pédé », mais le jour où il y aura une loi contre la bêtise, je promets que je porterais plainte » !

Un très jolie spectacle sur la quête d’identité et son acception à la période difficile de l’adolescence. On ne devrait plus à notre époque porter des jugements sur l’orientation sexuelle des personnes. La seule chose qui devrait être importante c’est que chacun trouve son moyen de s’épanouir que cela soit auprès d’un homme ou/et d’une femme (majeur/e) et que l’on devrait être heureux pour les autres. Mais la tolérance là-dessus a encore beaucoup de chemins à faire. La preuve avec ces deux personnes âgées qui ont quittées la salle, choquées car les deux comédiens sur scène s’embrassaient. Une illustration parfaite de l’intolérance qui nuit à l’épanouissement de chacun. Normal que s’identifier comme gay se trouve une charge de stress aussi bien personnelle que pour l’entourage. Beaucoup de jeunes se suicident, un acte illustré par Mathan qui a fait une tentative. Toutefois, il ne faut pas renoncer car l’admettre c’est une façon d’être heureux. Un spectacle qui saura toucher le spectateur qui pourra toujours s’identifier à ces premiers émois et gérer la relation aux autres. La complicité des trois comédiens arrivent à bien mettre en exergue la complexité des sentiments. On se laisse facilement emporter dans l’histoire et sourire au dénouement heureux.

Un spectacle touchant qui saura parler aussi bien aux plus jeunes qu’aux plus âgés.

Mais où voir ce spectacle?
Théâtre Le Funambule – Montmartre

53, rue de Saules
75018 Paris

Jusqu’au 30 avril 2019 – lundi à 21h00 et mardi à 19h30

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