Les élèves du CNAC (Centre National des Arts du Cirque) occupe de nouveau la Villette pour présenter leur spectacle de fin d’année. La trentième promotion propose F(r)iction sous la direction de la compagnie Les Colporteurs composés d’Antoine Rigot et Alice Ronfard. Un voyage aussi long que décevant.

Lorsqu’on arrive sous le chapiteau, les circassiens sont sous une toile en plastique et danse. On voit leurs corps se mouvoir grâce à un jeu d’ombre subtil. Les derniers retardataires viennent d’être installés sous le chapiteau alors le spectacle peu enfin commencer sans trop de retard. La toile plastique est retirée et les artistes prennent place sur le plateau au regard de tous. La musculature de leurs corps se montrent grâce à leur costume très courts couleur chair. Puis une lenteur se met en place. Je ressens une crainte. Est-ce que l’on va avoir le droit de nouveau à représentation aussi déplorable que celle de 2011 avec « This is the end » de David Bobee / Rictus?

La crainte est vite disparue mais je ne suis pas pour autant rassurée. Et la déception arrive très vite avec l’ennui très profond qui apparaît et qui ne me quittera jamais. C’est surement de mon tord car quand je pense voir un spectacle de cirque, je m’attend bêtement à voir du cirque. D’autant plus que c’est le spectacle de fin d’année d’une école de cirque. Mais voilà, qu’une mise en scène entre théâtre et danse contemporaine apparaît pour montrer la richesse des compétences des élèves. On privilégie une certaine esthétique au détriment de la valorisation des artistes et de leurs agrès. Toutefois, on voit quelques numéros de quelques circassiens tous beaucoup trop brefs.

J’ai trouvé cela assez malin de mettre le fil tendu à côté du mât chinois et de créer un jeu entre deux arts. Le numéro sur le mât chinois avec le sublime porté permettant de descendre la barre debout est d’une grande beauté. Mais il s’arrête là. Quel dommage car c’était tellement prometteur de choses encore plus étonnantes. Le numéro de tissus aérien se montre ingénieux avec le déplacement de la structure qui le maintient par les élèves avec un jeu délicat de lumière. Tout comme le portique coréen avec l’ensemble des élèves présents dessus comme échoué que le « Radeau de la méduse » ou deux hommes font des portées d’une grande prouesse technique. Encore une fois, l’exercice dure assez peu même si une touche d’humour est apportée. Une poésie et une beauté commençaient à se mettre en place et disparaît de façon aussi fugace qu’elles sont apparues. Rien ne semble vraiment abouti et l’excellence des artistes n’est en rien sublimé. Je reste sur ma fin.

La musique live ou enregistrée construit certes un univers qui est rarement exploité pour du vrai cirque. Le jeu avec les bâches plastiques s’accommode d’une mode écologique. Néanmoins, le voir en chapeau ou en jupe n’apporte rien. Tout s’allonge, tout est lent et rien n’éblouie. Je suis d’autant plus déçu car d’une part la majorité des circassiens ont fait de la figuration, du démontage ou de la danse. Et d’autre part, je sais que l’école de Châlons-en-Champagne se veut exigeante et que le talent des artistes n’a nullement été mis en valeur. Dommage. J’aurais vraiment voulu en voir plus.

Une création assez décevante qui pour moi ne valorise pas assez ces artistes talentueux que l’on retrouvera sur les scènes internationales prochainement.

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