« Oh oui… encore… Je viens…. » Voilà l’orgasme qui pointe le bout de son nez. Le plaisir se dévoile. Wilhelm Reich va tout vous expliquer où du moins il essaie.

Jusqu’en 1930, Sigmund Freud voyait en Wilhelm Reich un élève très prometteur. Mais lorsqu’il lui a remis son premier livre « La fonction de l’orgasme » la surprise a été de taille. Le fondateur de la psychanalyse étudie la sexualité mais jamais l’orgasme qui lui semblait un phénomène secondaire. Une fracture va se créer entre les hommes ce qui ne va guère gêné Reich dans son travail. Il place également le corps et à la physiologie une place importante dans la cure psychanalytique. Sa réflexion se pousse jusqu’à évoquer « la peste émotionnelle ». Une approche assez révolutionnaire pour l’époque et de nos jours encore également. Toutefois, un point lie les deux hommes. L’orgasme même si l’on ne sait pas à quoi cela sert vraiment est quelque chose de positif. Une orientation en contradiction avec certains états, religions et morale bourgeoise. La société nuit à l’épanouissement de l’homme, nuit au « désir orgastique authentique ». D’autres approches lui vallent la réputation d’être un pestiféré, un savant fou…

Crédit Photos : (c) Didier Girauldon, Jonathan Michel, Eric Girauldon

Constance Larrieu décide de se lancer dans un défi de taille : faire découvrir l’homme, son oeuvre et ce que nous savons sur l’orgasme de nos jours. Les non-spécialistes ne connaissent pas le nom de Wilhelm Reich. Très vite la comédienne nous prévient de son objectif de spectacle : « il faut que cela soit jouissif ». L’orgasme c’est l’affaire de tous et de toutes. « On est toutes des bombes. Il faut juste trouver le détonateur ». Voilà, elle a mis le public en de bonne condition avec une dose d’humour. « Nous sommes tous ici pour parler de l’orgasme ». Avec sérieux, folie et bonne humeur, elle nous plonge dans une pseudo-conférence avec des références scientifiques et des témoignages, garants de la véracité des dires. Mais cela n’empêche pas de mettre de l’extravagance pour bien illustrer ces propos. Quoi de plus naturel d’être dans une tenue moulante pour parler sur une musique très sensuelle du déroulement d’un acte sexuel ou de montrer une orgie de ballons! Attention, c’est chaud.

Un spectacle en trois parties où se mélange les projections, les costumes, les quelques accessoires et tout cela sur une peau de bête à poil et un petit support pour s’asseoir. La compagnie Jabberwock qui trouve un équilibre assez juste entre les références à l’oeuvre et notre société actuelle. Le plaisir et l’orgasme est possible à tous. Les freins à ce plaisir sont nombreux et pas insurmontable. Pour cela, il faut que chacun puisse s’épanouir, se sentir bien, lâcher prise et avoir confiance dans l’autre. Un beau message d’espoir que prend à coeur la compagnie. La fin se termine dans une ambiance enfumée avec Constance Larrieu levant le bras avec un néon de couleur. Elle indique le chemin à suivre avec conviction, force, revendication et jouissance. Sans jamais tomber dans la vulgarité ou le racolage facile.

Un spectacle assez atypique qui ne vous laissera pas indemne en sortant. Vous y prendrez même peut-être du plaisir… intellectuel.

Où voir le spectacle?
Théâtre de la Reine Blanche
2 bis passage ruelle
75018 Paris

jusqu’au 18 mai 2019

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