Dans une ambiance électrique, dans une salle surchauffée, une femme tout en séduction s’approche du public. Elle prend le micro au milieu de scène. Elle chante de sa voix chaude les aventures de Jaz. Vous sentez-vous prêt pour une rencontre toute en émotion?

Etage après étage, le spectateur monte pour arriver dans la salle. Doucement la chaleur monte. Et plus on avance et plus il fait chaud. Une ambiance singulière s’installe où seule la teinte rouge se voit. Le noir s’installe sur le public. Coup de projecteur sur scène. Ludmilla Dabo se dirige vers le micro avec un déhancher plein de séduction dans une robe bleu. Le regard pétillant, elle se saisit du micro et nous fait entendre son timbre rauque et enrobant. Elle nous raconte qu’elle nous propose une rencontre. Une rencontre pas comme les autres. Une rencontre qui va vous toucher, vous saisir, vous bouleverser. Vous allez écouter l’histoire de Jaz, une femme d’une beauté incroyable qui va se faire violer.

La scénographie change de teinte. La comédienne retire sa perruque puis ces vêtements. Plus vraiment besoin de se cacher derrière des artifices de beauté. L’histoire qu’elle va nous raconte se veut vrai, sans faux-semblant. Alors derrière un panneau jouer du clair-obscur, toujours teinté de rouge, son corps se dévoile. Elle réapparait juste vêtu d’une simple robe et d’une culotte. L’espace se modifie. Cette grande grille brillante devient une cage de lumière à la fois prison, autel et sanisette. Les barreaux au fur et à mesure du récit devient intense à l’image du récit. A l’image de cette scène où Jaz se fait violer. « Tu es une femme à viol » entend t’on hurler de la voix de l’agresseur. Les mots sortent de la bouche de Jaz car il a pris toute possession d’elle. Il a pris son respect pour elle, son sourire, son espoir… Que reste t-il alors de possible pour ce reconstruire ?  

Koffi Kwahulé se définit comme un « jazzman de l’écriture ». Sa poésie adaptée au théâtre par Alexandre Zeff ne pourrait prendre vie sans les rythmiques musicales du Mister Jazz Band. Au fond de scène, guitare, basse, batterie et saxophone accompagnent chaque respiration. Entre les mots, les regards et les silences se font entendre le cri de la révolte. Et pour terminer la représentation, une chanson rock avec des improvisations pour rappeler que toutes les 6 minutes une femme se fait violer. Il faut refuser de trouver cela normal et dénoncer ces agressions que rien ne justifie. Le viol est un acte horrible qui détruit et ravage une personne. Elle va devoir se reconstruire quitte à prendre une arme.

L’histoire de Jaz est l’histoire malheureusement bien trop banale d’une femme violée. Un spectacle émouvant qui vous met une claque à vos émotions. Le tout servi par une magnifique performance de Ludmilla Dabo accompagné par le Mister Jazz band.

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