Alexandre Dumas c’est inspiré d’une femme de l’histoire pour écrire un de ces plus fameux romans. Entre réalité et fiction, il donna corps à une femme qui a toujours lutté pour sa liberté de penser. Le collectif La Cantine a décidé de lui donner vie sous la mise en scène d’Hugo Bardin. Direction le Théâtre 13 pour en voir plus.


De quoi ça parle ?
Cela aurait pu être un grand jour ce 23 août 1572 pour Marguerite de Valois. Elle va se marier avec Henri de Navarre. Un homme très influant et surtout un homme protestant qui dérange Catherine de Médicis. Le monde doit être catholique car c’est lui qui a et qui doit conserver le pouvoir. Alors vouloir cette alliance ? Pour une raison très stratégique et d’une importance qui marquera l’histoire à jamais.

Le fait de marier sa fille à un protestant va forcer bien des protestants à venir à Paris pour assister au mariage. Ils vont être là à porter d’armes. Pendant que les futurs époux se diront oui, les rues de Paris vont se parer de rouge sang. Tous les protestants identifiés vont être sacrifiés et certains seront épargnés s’ils renient leur foi.

Henri risque sa vie et c’est sa nouvelle épouse qui va le protéger. Il va se convertir pour sauver sa vie. Catherine veut le tuer et sa nouvelle tentative va faire mourir un autre de ces fils. Ces morts inutiles poursuivront à jamais cette famille des Valois.

Marguerite et Henri essaieront de fuir mais dans cette tentative, la belle y perdra son amant. L’espoir leur est-il encore permis ?


Ce que j’en ai pensé
Cette pièce est la première proposée dans le cadre du Prix du jeune metteur en scène au théâtre 13. La mise en scène est au cœur de l’histoire de tourment et d’horreur. Pour garder le pouvoir, tout est possible et tuer des innocents n’est pas un problème. L’histoire d’Alexandre Dumas doit être riche de ces récits où juste le clan et le nom ont une valeur très importante. Mais une adaptation de ce texte en 1h30 est-elle suffisante et ne nécessite-t-elle pas trop de coupe ?

Dès que l’on entre dans le théâtre, on sait qu’elle va être le sujet. Des tables mises bout à bout forment une très grande croix chrétienne qui occupe toute la scène. Au pied de la croix deux grandes toiles tendues en hauteur où seront projeté dans un premier temps une courte vidéo puis quelque texte en référence à la bible.

L’ensemble des comédiens vont alors monter et descendre des tables pour occuper l’espace. La croix est bien entendu rouge et se teindra très vite de quelques tâches rouges de sang. Un choix de couleur qui se retrouve dans les costumes puisqu’on y trouve juste du blanc, du noir et du rouge. Après, je n’ai pas compris pourquoi les styles des vêtements étaient de différentes époques cela pouvait aller à une tenue d’Alice Sapritch tout en blanc avec un turban à une tenue de dandy des années 80 avec pull moulant et col roulé, écharpe sur l’épaule avec chaussure noir à franges rouges. Une des femmes avec une robe élégante avec une perruque rouge. Des choix que je n’ai pas compris et qui m’ont perturbé pendant la représentation. J’avais l’impression de passer à côté de quelque chose.

Je peux comprendre que la robe de Chloé Astor (Marguerite de Valois) passe du blanc du mariage au rouge après les sacrifices mais cela s’arrête là. Et encore, je ne suis pas certaine du sens.

Je n’ai pas compris pourquoi certains personnages devaient surjouer par moment. Bastien Ughetto joue au début un roi, Charles IX, qui a un peu de conviction qui se plie au désir de sa mère. Puis après, son jeu change et tombe dans le surjeux. Je pense que ce n’est pas un manque de savoir-faire mais un choix de mise en scène. Et je ne comprends pas pourquoi.

L’ensemble des comédiens jouent très bien. J’ai beaucoup aimé la courte présence de la sorcière, Renée la Florentine jouée par Kameliya Stoeva, avec sa voix douce et ces gants ensanglantés. Mais au final, il en ressort une impression de non-finition. J’avais l’impression d’assister à un travail qui en court d’évolution et non un travail abouti. C’est bien dommage car il y a de bonnes idées qui demandé à mon goût plus de recherche. Des personnages avec des caractères plus vraisemblables m’aurait fait paraître le temps moins long. Dommage.

Cette première représentation m’a donné un goût de curiosité pour voir ce que les autres ont rangé dans leur sac à création. Cette compagnie a fait sentir sa passion pour le théâtre et il n’y a pas de doute qu’il faut garder un œil sur elle car elle doit être pleine de surprise.

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