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Le théâtre Tristan Bernard accueil un roman de Jean Teulé sur scène, Mangez-le si vous voulez. Bienvenue dans le côté sombre l’être humain qui en suivant un mouvement un foule est prête à manger un homme.

D’un côté de la scène, une cuisine des années 50, tout en couleurs pastels avec une jeune femme blonde et souriante (Clotilde Morgiève) en cuisine. De l’autre côté de la scène, un homme au clavier (Mehdi Bourayou) et un à la guitare (Laurent Guillet), dans un costume noir qui accompagnent sonorement le spectacle. Et au milieu, le narrateur (Jean-Christophe Dollé) qui va incarner tous les personnages de cette affreuse affaire avec une énergie folle.

Le 16 août 1870, des villageois de Hautefaye, en Dordogne, s’acharnent sur Alain de Monéys accusé à tort suite à une petite phrase de dérision, pour un prussien. Le village s’enflamme même si il connaît tous le monde et qu’il a grandit dans le coin. Il se fait torturé aussi bien par ces amis que des inconnus. Après l’avoir écartelé, une personne dans la foule crie : Mangez-le si vous voulez. Il n’est fallait pas plus pour qu’un bûcher soit installer et que chacun se régale de son cannibalisme. Quatre villageois seront condamnés à mort, les autres aux travaux forcés ou dispensés de peine en raison de leur jeune âge.

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La mise en pièces des deux comédiens rend totalement honneur à cette plume noir de Jean Teulé. L’attitude de la femme au foyer ponctuent graduellement l’horreur des évènements. Elle prépare à manger, tout sourire, elle fait cuire de la nourriture doucement tout comme on prépare l’homme au bûcher tout en douceur et en violence. Doucement, l’estomac se serre et quelques bruits de stupeur sortent du public. D’autant plus que la cuisine idéale se transforme en barricade, bûcher, table de torture le tout tenu par une folle énergie de ce narrateur inépuisable.

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Quel inventivité et quel imagination a été ici déployé pour nous narrer cette bien triste moment de l’Histoire : sons en direct et pré-enregistrés, musique, danse, chant, cris, cuisine, sport, projection, luminaire, objets mobiles et multi-fonction. Chacun a sa fonction et participe à l’histoire de façon essentiel. Rien n’est laissé au hasard, même pas le léger écoeurement qui me saisit au fur à mesure de l’évolution du spectacle malgré quelques rires.

Aucun habitant n’a pu expliquer cette hystérie collective qui les a saisi. Cette folie a été fabuleusement mis en scène et interprété par ces quatre comédiens-artistes-musiciens qui cassent les codes d’un théâtre traditionnelle pour présenter un roman qui ne l’est pas. Répliques ciselées, acides, dures, vous ne pourrez restez assez totalement indifférent à la bêtise et à la haine humaine.

Ce qu’en dit la presse
Le Monde : Un petit bijou de modernité et d’audace. 
Vaucluse Matin : Un spectacle à couper le souffle.
Le Dauphiné : Merveilleusement interprété.

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