Le gros qui fume comme une cheminée en hiver est une histoire de vie qui déjoue la fatalité avec humour et tendresse. Quatre comédiens vibrent à l’unisson pour raconter une épopée intime faite de luttes, de doutes, de hasard et d’espérances. On rit, sourit, s’émeut, réfléchit comme après une rencontre qui bouscule et réchauffe à la fois.

On suit le parcours d’un homme confronté à la maladie et aux dialyses régulière. Il est en attente de la greffe de rein et cela le confronte à la réalité crue des discriminations que subissent les personnes en situation de fragilité. Sous couvert de comédie, le texte aborde avec finesse des sujets rarement explorés sur scène comme le jugement des autres, la perte d’autonomie, les démarches absurdes pour un emploi ou un emprunt quand la santé devient un obstacle administratif. L’écriture, à la fois drôle et mordante, trouve un équilibre subtil entre émotion et ironie. Chaque réplique sonne juste, chaque situation résonne de sincérité. Loin du mélodrame, on assiste à un récit de résistance porté par une humanité touchante. Les dialogues ciselés d’Élodie Menant et Gaston Ré laissent transparaître la dignité de ceux qui continuent d’avancer, même quand tout semble les retenir. Le rire devient alors un acte de courage, une manière de dire que la vie, malgré tout, mérite un combat.

La mise en scène, dynamique et inventive, d’Élodie Menant donne à cette histoire un souffle constant. Le rythme est soutenu, les transitions fluides et le quatuor d’acteurs complices avec Pierre Bénézit, Lauriane Escaffre, Marc Pistolesi et Floriane Vincent. Il forme un ensemble possédant une énergie communicative. Ensemble, ils réussissent à faire naître la poésie là où l’on ne l’attend pas, entre une séance de dialyse et une discussion sur les rêves qui s’effritent. La scénographie joue sur la suggestion, transformant chaque élément du décor en symbole de combat ou d’espérance comme la représentation du rythme cardiaque. On perçoit dans chaque geste, chaque échange, de la bienveillance et un vrai lien. Le ton reste léger, sans jamais minimiser la gravité des thèmes abordés. La pièce rappelle que derrière les statistiques et les protocoles médicaux, il y a des êtres qui aiment, rient, doutent et espèrent. Cette vitalité scénique en fait une œuvre réconfortante.

Une pièce qui est pleine d’humanité, drôle, tendre et juste qui touche.

Où voir le spectacle? 
Au théâtre des béliers parisiens jusqu’au 4 janvier 2026

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