Dès que l’on arrive à l’accueil, une énergie joyeuse envahit l’espace. Une mise en préparation pour accueillir des artistes pleins de bonne volonté. L’atmosphère respire la liberté, la créativité et le plaisir d’être ensemble malgré les 2h00 de représentation.
Ce spectacle célèbre la chanson dans ce qu’elle a de plus vivant avec un art collectif, populaire, traversé par la mémoire et l’émotion. Les interprètes déploient une palette d’expressions, d’harmonies et de nuances qui rappellent que la musique rassemble au-delà des styles et des générations. Chaque tableau prend un partie prie pour résumé un moment de la vie de Joséphine Baker. Ainsi on passe de l’Ultraviolet, l’enterrement à la Madeleine; à Blanc, le mariage avec Jo Bouillon; les 7 couleurs de l’arc-en-ciel, la nouvelle tribu Arc-en-ciel…. qui se termine onze tableaux plus loin. Tout ça prend environ 1h50, sachant que nous avons eu le droit à une présentation en amont. 30 minutes de moins aurait permis de passer un meilleur moment en valorisant le plus important.
Une reprise des plus inattendues, une chorégraphie poétique, une mise en lumière délicate et pourtant on n’est pas totalement convaincu. On sent l’amour du répertoire et le soin apporté à chaque détail, du choix des morceaux à leur réinvention scénique. Mais c’est beaucoup trop. On n’a pas besoin d’avoir un éventail des choix mais plus d’une ligne directrice avec de la cohésion. Alors le temps s’éternise et l’inconfort des sièges se font encore plus ressentir. C’est dommage de ce choix car on sent l’envie, la détermination et les qualité des artistes.
Les voix se complètent, s’entrelacent, se répondent avec une justesse. C’est une véritable célébration de la diversité musicale et humaine. On est bluffée par la projection de la voix, sa justesse et la beauté de la voix de Yasmine Hadj All. Charlotte Avias que l’on entend assez peu, nous émerveille avec son énergie dans une danse de folie et sa prestation d’un félin un peu fou. Pierre Lhenri qui donne du contraste à ces partenaires grâce à sa voix grave et son déhancher coquin avec des ananas. Mathilde Martinez illustre l’ensemble des compétences à son arc avec sa pratique de la flûte traversière, sa liberté dans la danse et un ton assez mélodieux et précieux. Coralie Méride et Lymia Vitte partage une tessiture roque, chaude et provocante. Elles se complètent et arrivent à donner du caractère aux chansons. Le collectif, soudé et complice, emporte le spectateur dans une certaine mesure. Leur plaisir d’être sur scène se sent. On leur souhaite de trouver leur place dans l’avenir dans le spectacle musical. A leur côté, on trouve des musiciens qui jouent en live pendant 2h00 non-stop. Vladimir Médail à la guitare, Sylvain Dubrez à la contrebasse, Nicolas Grupp à la batterie et Clément Simon au piano s’illustrent avec passion et fièvre.
On peut poursuivre l’expérience, avec deux expositions. La première à l’extérieur du lieu qui proposent 11 tableaux issus de la bande dessinée de Catel Muller sur Joséphine Baker. Une excellente lecture qui permet vraiment de découvrir la vie d’une femme exceptionnelle. A l’intérieur de la hall de la chanson, on admire quelques oeuvres autour de l’exposition nommée « Vénus Noire », sous le commissariat de Martin Kiefer. Un gros coup de coeur pour la peinture de Kelly Sinnapah Mary avec « Bye, bye blackbird ».
Une revue haute en couleur, pleine de fraîcheur et de sincérité qui malheureusement ne convainc qu’à moitié. Les artistes du Hall de la Chanson y déploient une énergie communication et souligne une joie de jouer.
Où voir le spectacle?
A la Hall de la chanson jusqu’au 9 novembre 2025