La pièce nous plonge au cœur d’une relation mère-fille, un lien fait d’admiration, de déceptions et de rancœurs. « Je pleure car je suis heureuse de te voir. » Le huis clos impose une proximité vertigineuse entre deux personnes qui ne se sont pas vus depuis 7 ans. Sur scène, Cristina Figari et Juliette Lambot offrent une justesse de ton touchante. Chacune exprime ses blessures avec une honnêteté crue. Leurs silences en disent parfois plus que leurs mots. La mise en scène de Valérie Drouot, épurée, laisse résonner chaque mot, chaque pause. On se retrouve happé dans le labyrinthe affectif de ces deux vies croisées. L’adaptation « fragmentée » de l’œuvre de Bergman conserve la densité psychologique du matériau et suffit à créer un monde en soi, où les non-dits font saigner les cœurs.