Dans un monde en quête de sens et de légèreté, Xavier Guelfi nous entraîne dans un voyage à la fois décalé et introspectif. Mêlant poésie, humour et absurdité, l’artiste nous invite à repenser notre rapport à l’existence tout en nous surprenant à chaque instant. Un seul en scène lumineux où l’imprévu devient moteur d’évasion.
Dans Brasser de l’air et s’envoler, Xavier Guelfi porte une ambition titanesque : trouver la clé du bonheur et sauver l’humanité… en une heure. Dès son apparition, cheveux en bataille comme s’il venait de sortir du lit, il prépare un jus detox à base de carottes, piments et poireaux, « Ça remet les molécules », explique-t-il. La conversation s’engage sur un ton faussement anodin, avant de basculer dans une douce folie où anecdotes absurdes et réflexions existentielles s’entrelacent. Chaque mot, chaque geste, semble conçu pour nous interpeller avec tendresse et humour.
Avec une énergie effrénée et une autodérision désarmante, il nous entraîne dans un univers unique : Voltaire y côtoie les Tortues Ninja, tandis que Jean-Pierre Bacri et Claude Rich débattent de leur rapport au monde. Le tout est servi avec une authenticité rare et un humour bienveillant, qui évite tout excès de prétention. Xavier Guelfi prône la légèreté comme une force et partage ses idéaux avec une plume aiguisée et des phrases aussi drôles que poétiques : « J’ai envie d’être un arc-en-ciel. »
La mise en scène ingénieuse et délicate de François Rollin amplifie cet univers singulier, jouant habilement avec l’espace et les accessoires. Le minimalisme d’une machine à laver, quelques carottes et un fauteuil en plastique deviennent des supports de poésie burlesque. À travers cette mise en abime hilarante, le POUF est un acronyme accrocheur : Périple Optimiste Utopique Florissant.
Rêveur et pragmatique à la fois, l’humoriste aborde des sujets profonds autour de l’écologie, des contradictions sociétales, de la relativité de la vérité avec une légèreté contagieuse. « C’est quand on voit les choses en face qu’on les surpasse », dit-il, portant un message d’espoir avec une foi sincère en l’humanité. Dans cet univers où l’absurde côtoie le réel, même un petit film de la machine à laver peut redonner le sourire et réenchanter le monde.
Avec son mélange de stand-up et de poésie théâtrale, Brasser de l’air et s’envoler offre bien plus qu’un simple spectacle : c’est une ode au rêve et à l’optimisme. Xavier Guelfi, tendre clown des temps modernes, fait de l’humour un vecteur de réflexion et de changement. Et lorsqu’il conclut par son slogan, « Aimez-vous. Aimons-nous », on ne peut s’empêcher de sortir de là léger, sourire aux lèvres, prêt à s’envoler à sa suite.
Où voir le spectacle?
A la Scala jusqu’au 4 janvier 2025 puis du 4 mai au 9 juin 2025