1 sur 8. Derrière ce chiffre, ce cache la dure réalité du cancer du sein. Françoise Lorente dévoile la vraie vie derrière la maladie.

Dorénavant, avec octobre rose, toute la population entend parler du cancer du sein. Certains achètent des rubans rose pour soutenir la recherche. Mais derrière le nom d’une maladie se cache une réalité plutôt difficile. Le chiffre sonne lointain et pourtant. Une fois qu’on le contextualise, c’est autre chose. Puisqu’une femme sur huit est ou sera concernée, sur les 36 femmes présentes dans la salle, le calcul est vite fait. Quelques regards se croisent lourds de sens. Plus d’une aura un combat à mener comme l’a fait la comédienne Françoise Lorente. Le cancer du sein l’a kidnappé à sa vie en se signalant discrètement. Une mammographie plus tard, l’inquiète et l’incertitude quotidienne deviennent des compagnes permanente. Un examen et une biopsie plus tard, le diagnostic tombe. « Je vais avoir une année de merde » annonce t’elle dans un sourire triste.

La petite masse s’annonce être un triple A, un des cancers les plus dangereux. L’annonce fait l’effet d’une claque. Il ne faut tomber à terre. Les épreuves vont se succéder avec des conséquences physiques et morales de taille. C’est dans ces moments que l’on veut éloigné les gens de soi. Par chance, eux veulent rester pour donner de la force, de l’énergie et de l’espoir. Leur présence sera d’une utilité folle. Elle leur donne vie dans son spectacle avec beaucoup d’amour et de tendresse. A l’image de sa mère, 91 ans, deux cancers à son actif et toujours robuste. A l’hôpital, entre être un numéro quelconque et l’infantilisation, cela prouve que ce n’est pas le lieu pour avancer sereinement. La voix de la comédienne se teinte de fragilité malgré un sourire pour donner l’illusion de la stabilité. La détermination est là. On le perçoit dans les exercices de combat qu’elle fait au sol lorsqu’elle chute pour se protéger ainsi que se relever et les exercices de combat à l’épée.

La lutte n’est pas uniquement la sienne. C’est celle des femmes malades. Grâce à des enregistrements on les entend se raconter, se dire et se conter. Ils font échos au personnage de Sainte Agathe de Catane, martyre chrétienne, torturée par les seins, dont elle prendra l’apparence. Les seins, un espace de traumatismes et de fantasmes masculins depuis des centaines d’années. Un morceau de corps lié à des discours, des violences, des agressions, une représentation de la féminité qui perdure malgré tout. Comment ne pas y voir de la colère? Une qui nous dépasse, nous envahit et nous terrasse? D’ailleurs, elle est palpable pendant toute la représentation. On attend avec impatience qu’elle sorte, qu’elle explose, qu’elle nous vrille les tympans. Et nous ne l’aurons pas et nous la gardons en nous en partant de la salle. Elle mise plutôt sur des messages positifs comme « Putain, j’ai vécu un cancer », « il faudra se reconstruire », « il faudra lever la tête, dire, savoir », « chaque journée compte »…. Et après, elle nous invite à une délicate touche de douceur pour rêver à des lendemains plus sereins et des moments de bonheur simple. On l’a regarde partir en faisant des bulles de savons, comme une innocence que l’on souhaite garder.

Un spectacle fort qui nous touche et nous pousse à réfléchir à nos proches et nous mêmes. Il est important de prendre soin et de se surveiller, femme ou homme, pour rester en vie entouré d’amour.

Pour aller plus loin
Mardi 29 octobre → Rencontre avec Caroline Cohen, patiente partenaire à la Clinique Saint Jean de Dieu
Elle viendra nous parler de l’Université des Patient​.es — Sorbonne, à travers son parcours et ses engagements.

Jeudi 31 octobre → Rencontre avec Solenn Ricordel, ambassadrice du collectif « Jeune et Rose »

Où voir le spectacle? 
Au théâtre de la Reine Blanche jusqu’au 16 novembre 2024
2 bis passage Ruelle
75018 Paris

 

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