Bienvenue dans un cabaret inspiré de l’esprit voyeuriste du XXᵉ siècle. Des femmes, des corps, de la nudité : voilà le programme des Déesses de la Fesse. Pourquoi se contenter d’un fade spectacle de strip-tease quand on peut assister à un véritable tourbillon d’audace et d’impertinence ?

Dès les premières minutes, les doutes se dissipent. Ceux qui se demandaient s’ils allaient vraiment voir de la fesse sont vite fixés : Ève, totalement nue, fait une entrée fracassante. C’est le début d’une série de tableaux absurdes et loufoques où tout est permis. L’impertinence est la règle, assumée avec panache par ces trublions audacieux qui n’hésitent pas à aller très loin. Vous vous souvenez d’Ève et du serpent ? Ici, elle rencontre un reptile particulièrement coquin. On assiste aussi à une séance de fessée magistrale, à un Adam libertaire et même à une Jeanne d’Arc en flammes, dont le public doit éteindre l’incendie avec de l’eau. « Allez-y les copains, l’histoire nous appartient ! » scande-t-on. Entre deux éclats de rire, des slogans surgissent : « Est-ce que vous êtes déter, bande de pommes de terre ? », « À bas la police, plus de saucisses ! », ou encore « Moins de flics timbrés, plus de shiitakés ! ».

Le ton devient encore plus cocasse avec l’apparition d’une pseudo-Marie-Antoinette qui, fidèle à la légende, proclame : « Si le peuple a faim, qu’il mange de la brioche. » Coincée dans l’armature imposante de sa robe, elle dévoile des morceaux de brioche dissimulés. Sous les huées joyeuses du public, elle les distribue à la volée, avant de boire du pseudo-champagne au goulot, roter bruyamment et déclarer : « Le peuple m’aime, et j’aime le peuple ! » Les interactions avec le public ne manquent pas et ajoutent une dimension joyeusement participative au spectacle.

Au fil de la représentation, Adriana Breviglieri, Manon David, Fleure de Vanssay, Camille Chanmé et Samuel Léon Eschapasse (au piano) se donnent à cœur joie, multipliant les provocations et les délires. Une autre magie opère, grâce à la fameuse poudre de perlimpinpin qui, semble-t-il, peut aussi entraîner quelques « bad trips ». Une sirène à queue vient soudain interroger nos pensées, tandis qu’une réactionnaire fulminante hurle : « Viens-là que je te nique ! ». La violence n’a pas sa place ici, mais l’absurde règne en maître. Et comme « la fin est proche », autant profiter d’un petit morceau de métal avant que les choses ne dérapent pour de bon. Qui sait, peut-être que le Messi (n°10) viendra sauver la situation, comme toujours.

Le point d’orgue du spectacle : un affrontement final entre deux minettes ultramotivées, prêtes à tout pour triompher, même à affronter « la grosse bête qui pue ». En attendant, le public est convié à un match de catch des plus improbables, avec des rubans magiques à la Disney, des tétons armés et même des glissades involontaires sur des restes de vomi. La bonne humeur ne faiblit pas, tout comme la stupeur qui ne nous quitte pas de toute la soirée. Les Déesses de la Fesse enchaînent les provocations avec une énergie débordante, une fougue communicative et une répartie mordante, notamment face à quelques messieurs aux mains baladeuses. Elles restent concentrées, prêtes à exploser leur folie et à partager leur plaisir d’être sur scène.

Un spectacle aussi audacieux qu’inoubliable, où la folie et l’irrévérence s’allient pour créer une expérience unique.

Tags:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *