Qui a dit qu’il fallait aller sur Broadway pour voir une comédie musicale? Vous pouvez rester à Paris et en prendre plein les yeux. Que diriez-vous de vivre un moment inoubliable?

Impossible de passer dans la capitale sans voir l’affiche du spectacle. Que cela soit sur les murs du métro ou soit sur les colonnes Morris. Le support rouge tape le regard de tous les passants. Que ce cache derrière le titre « Les Producteurs » et ce bras faisant le salut nazie? Qu’importe car deux noms vont vous évoquer du rêve, de l’absurde et du rire. Nous avons d’un côté Alexis Michalik qui a redonner les lettres de noblesse à Edmond Rostand (en autre chose). Et de l’autre Mel Brooks, le grand maître de l’improbable qui a fait rire le monde entier. Une œuvre avec de telles créatifs, cela ne peut que donner une aventure des plus invraisemblables. Un producteur, Max Bialystock (Serge Postigo) s’allie au comptable Léo Bloom (Benoît Cauden) pour gagner beaucoup d’argent rapidement. Ils vont récolter une somme très importante pour monter une arnaque à l’assurance avec gros navet. Et cela sera tellement mauvais et choquant qu’ils vont devoir arrêter dès la première. Qu’est-ce qui peut être le plus politiquement incorrect? Rien de tel que de rendre hommage à Hitler et des nazis grâce à « Des fleurs pour Hitler ». Contre toute attente, c’est un carton total. Cet imprévu va les conduire à des mésaventures qui vont ponctuer les 2h00 de représentation.

Tout commence en 1968 aux Etats-Unis où Mel Brooks sort un film « The Producers » avec Zero Mostel et Gene Wilder dans les rôles principaux qui lui permet de recevoir l’Oscar du meilleur scénario original. En 1998, David Geffen, co-fondateur de DreamWorks SKG demande au réalisateur d’adapter son succès à Broadway. Quelle triomphe à la 55e cérémonie des Tony Awards car la comédie musicale remporte 12 des 15 nominations, marquant un record pour le genre. Pourquoi  l’oeuvre ne traverserait pas l’océan? Alexis Michalik lance les auditions pour son show à Paris en 2020 avec le texte de Nicolas Engel. Quand enfin les lieux culturels peuvent ouvrir de nouveau leurs portes, les spectateurs se précipitent au théâtre de Paris en jouant presque chaque soir à guichet fermé. Le « petit prodige des planches » a réussi une nouvelle fois son projet. Aucun doute qu’après 5 Molière dont 3 pour la mise en scène, un sixième devrait poindre prochainement. L’arrangement est d’une grande ingéniosité avec les décors amovibles soit vers le plafond soit vers les bas côtés de Juliette Azzopardi. Des personnages très croustillants que cela soit des ouvreuses, des secrétaires séduisantes et idiotes, des gays excessivement maniérés, des nazis à la ramasse… donnent le cachet particulier. Vous trouverez les stéréotypes les plus important possibles pour pousser à l’extrême pour rire, pour tourner en dérision les aprioris. L’illusion prend grâce à des artistes à la fois acteur, chanteur, danseur, figurant, manutentionnaire… Pas le temps de souffler car le spectacle doit continuer. Les clins d’oeil à la culture populaire se retrouve partout avec « Police Academy », « La cage aux folles », « Le Dictateur », « La 7ème compagnie »… Un ensemble cohérent, travaillé, précis qui dépayse, trouble et amuse. Même si on aurait apprécié 15/20 minutes en moins, surtout au vue de l’inconfort des places, tout le monde ressort ravis d’avoir vécu un moment unique et singulier.

Maintenant on peut le dire, en France aussi, on sait faire des comédies musicales drôles, piquantes et dynamiques.

Théâtre de Paris
15 rue Blanche
75009 Paris

 

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