Que diriez-vous de courir après Hektor? Un étrange et mystérieux personnage qui vit des tribulations des plus surprenantes. Avec beaucoup d’agilité, il arrive toujours à s’en sortir pour le plus grand plaisir des spectateurs.

Matias Pilet est cet homme, ce vagabond, ce migrant au nom d’Hektor. Il nous emmène sur le chemin de sa vie, de ses rêves, de son imagination à travers un étrange hommage au cinéma en noir et blanc. Tout commence dans ce halo de lumière, où avec beaucoup de précaution il pénètre. A la surprise général, il rugit comme un lion, faisant référence à celui de la Métro Goldwyn Mayer (MGM). Les clins d’oeil au 7e art ne vont jamais manqué surtout à ceux qui ont un regard averti. Faut-il alors s’étonner de voir du burlesque et des acrobaties? Les comédiens d’avant la couleur n’avaient pas le choix d’exprimer bien des émotions avec leurs visages et leurs corps. Charlie Chaplin et Buster Keaton feront parti des artistes pris en admiration ici. C’est pour cela aussi que la musique a une très grande importance. Quel choix judicieux d’avoir mis « Hernando’s Hideaway » d’Archie Bleyer ou le travail de Sébastien Savine avec les bruits de l’océan, de la ville… Un combiné qui contribue à l’unicité de la création.

©Jeanne Roualet

Le circassien va aller plus loin en mêlant la danse, le clown, les jeux de lumière… Et pour embarquer dans son voyage improbable, il va occuper tout l’espace pour illustrer la force de sa dextérité et de son opiniâtreté. La mise en scène sobre, soignée et audacieuse facilite l’ensemble de ces folies douces. A chaque situation périlleuse, son expérimentation et la trouvaille de la réussite pour s’en sortir tant bien que mal. Durant une heure, sans aucune parole, il guide le spectateur qu’importe son âge. Les rires des enfants se mêlent à ceux des adultes qui se laissent prendre au piège de ces mirages pas si innocents que ça. On sent une volonté d’avancé contre vents et marées comme cette lutte avec le bras mécanisé. L’espoir à bien des obstacles à surpasser. La volonté permet tout ou presque… Certaines scènes comme celui d’un doigt passé d’un côté et qui ressort à l’autre bout fait ressurgir la dose de candeur cachée en  nous. Les chausse-trapes créent de magnifiques illusions. L’imagination d’Olivier Meyrou, Stéphane Ricordel et Matias Pilet est d’une grande richesse pour arriver à proposer un tel spectacle capable de parler à tout à chacun.

Un OTNI (Objet Théâtrale Non Identifié) qui redonne le sourire simplement tout en s’interrogeant un peu. Qui a dit que le merveilleux ne pouvait pas faire rire et réfléchir?

Où voir le spectacle? 
Au Monfort jusqu’au 17 décembre 2022
106 rue Brancion
75015 Paris

 

Tags:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *