Quand on évoque le lapin, votre imaginaire se met en marche. Mais qu’elle est la part de réalisme et de fiction? Frédéric Ferrer va tenter de vous faire réfléchir à un animal pas si innocent que ça.

Frédéric Ferrer propose son septième spectacle de sa série « La cartographie de l’anthropocène » à la maison des Métallos. Après s’être intéresser au réchauffement climatique, le pôle Nord, les Vikings… il pose un regard critique et scientifique sur ce que l’on nommer : le « problème lapin ». Oui car « le lapin pose problème », « le lapin est souvent là où on ne l’attend pas », « le lapin est souvent là où on ne l’attend pas ». On parle du lapin le plus couramment appelé en France le lapin de garennes. Il n’a pas attendu que l’humain débarque pour trouver sa place un peu partout. C’est lui qui tente à la fois de le réguler par l’extermination et de le protéger. Difficile de trouver le juste milieu pour un animal si malin qui vit dans un terrier avec des entrées multiples. Le lapinou « déborde de tous les cadres ».

Pour une fois, le géographe, auteur, metteur en scène, comédien n’est pas seul pour raconter une passionnante aventure. Hélène Schwartz vient lui tenir compagnie pour lui donner la réplique autour d’une trentaine de questions d’ordre général comme les lapins mangent-ils des carottes? . En 1h00, les deux pitres philosophes vont donner aux spectateurs de quoi rire et s’interroger. Il faut dire qu’il y a matière car l’animal ne mange pas de carotte (trop de glucide) mais ces fanes, qu’il pourrait sauver le monde si l’on choisissait de le manger au lieu du bœuf , qu’il est à l’origine des mathématiques modernes grâce à la suite de Fibonacci (même si le calcul final est faux), qu’il a permis de trouver un vaccin (ce n’est pas Pasteur qui dira le contraire), c’est le premier animal revenu de l’espace vivant…

Le petit animal cache plein de choses qui ne peuvent que vous émerveiller le temps de cette conférence. De tout temps, il était représenté et souvent assimilé à la femme. Pourquoi? Grâce à son étymologie, lapin vient de connin/conin qui a donné con et donc sexe de la femme. Et vue que le cunnus est le fourreau, rien de surprenant que cela soit le l’endroit où l’on met son pénis. La délicatesse des hommes… Cela à donner naissance à d’autres mots comme cuniculture ou cunnilingus. Vous ne verrez plus la bête à poil pareil. Toutefois, le lagomorphe qui a été détruit à grand renfort de l’innovation technique en Australie n’a plus la même image. A partir de 1910, l’ours en peluche a un sévère concurrent avec le lapin qui devient officiellement en 1970 un objet transitionnel. Le temps s’écoule incroyablement vite et l’on est heureux d’être là, de partager ce moment improbable, humoristique et intelligent.

Une fois que le chronomètre arrive à 0 minute, on s’étonne d’avoir appris, compris et rit dans si peu de temps. Et pourtant la frustration est bien présente puisque l’on a envie de découvrir les autres cartographies qui ne sont plus joués. Quel brillant vulgarisateur ce Frédéric Ferrer.

A la Maison des métallos jusqu’au 19 février 2022

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