La vie d’un homme n’est toujours un long fleuve tranquille. Elle est souvent parsemée d’embûches et de pression sociale. Est-il facile de toujours y faire face?

On pourrait croire en jetant un coup d’oeil rapide au résumé que l’on va avoir le droit à un laïus sur la valeur et la force d’un homme. En effet, la présentation commence par « Comment les hommes d’aujourd’hui vivent-ils leur rapport à l’amour, l’amitié, la famille, le travail ?Comment trouvent-ils leur place dans une société en constante évolution ? ». Est-ce que cela dire que l’on va parler du not all men, du mansplaining, des fémininazis ou dénoncer les ouvrages de Mona Chollet? Nous sommes très loin de ça. Fabien Le Mouël a plutôt tendance à dénoncer ces comportements violents, hypocrites, blessants, discriminants… C’est d’ailleurs ce qu’il avait fait en 2018 avec son spectacle « Fragments de Femmes ».

Il met de nouveau sa sensibilité et son écoute au monde qui l’entoure pour parler des hommes. L’auteur et comédien évoque l’homophobie, l’impératif à avoir une certaine morphologie musclée, le temps pour prendre soin de son corps, la non reconnaissance dans cette idée ringarde de la virilité, de devoir s’enfermer dans un carcan sans émotion, les agressions sexuels… A travers 26 monologues, il veut montrer les différentes facettes qu’ils peuvent avoir. Dans l’idée, l’humain n’est pas un produit commercial pour ravir l’industrie et des communautés assez fermées, intolérantes. Par conséquent, l’homme n’est pas alors obligé de se comporter avec agressivité, distance et véhémence. Tour à tour Harold Crouzet, Fabien Le Mouël et Florian Velasco incarnent des inconnus pour donner vie à leurs mots. Ils utilisent une grande palette d’émotions aussi bien dans le registre du drame, de l’humour que du sensible.

A la mise en scène, on retrouve François Rimbau qui avait déjà réalisé celle du précédent spectacle. D’ailleurs, il va utiliser la même structure. On retrouve trois comédiens tout de noir vêtus qui ont des tailles, des morphologies et des voix bien différentes. Sur le plateau, de nouveau trois cubes lumineux qui vont bouger, glisser, se superposer… Une télécommande en main, Fabien Le Mouël, va les faire varier de couleur. Selon les besoins du texte, ils seront mis en avant par des jeux de lumière. Le dynamisme se fait aussi par l’inclusion de chansons comme « Mourir sur scène ». Tout est fait pour créer une fluidité entre les prises de parole pour ne pas faire comme si c’était juste des lectures successives. C’est un spectacle complet pour divertir et aussi faire réfléchir.

Un spectacle audacieux qui ose dire que les hommes ont le droit d’être sensibles, passionnés et fragiles. L’impératif de correspondre à des clichés devraient être combattus pour juste trouver ce que l’on veut être qu’importe le genre et le sexe.

C’est où?
Au Funambule Théâtre
53 rue des Saules
75018 Paris

Jusqu’au 28 août.
Les samedis à 17h et les dimanches à 18h.

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