Qui a dit que le théâtre n’était pas le lien pour rendre hommage au cinéma? Même si c’est assez rarement utilisé, cela permet de voir autrement le 7e art. Que diriez-vous de poser un autre regard sur le travail de Jean-Loup Dabadie.

Pour les non cinéphiles, le nom de Jean-Loup Dabadie ne leur signifie pas forcément grand chose. L’homme est né le 27 septembre 1938 à Paris. Son père était parolier pour des grands chanteurs de l’époque comme Maurice Chevalier ou les Frères Jacques. A l’image de son paternel, il voue une passion pour les mots. D’ailleurs, il publie son premier roman à l’âge de 19 ans. Pendant son service militaire, il découvre Guy Bedos et lui écrit des sketches. Mais la vraie révélation se fera avec la rencontre de Claude Sautet qui le révèle comme un scénariste de cinéma. Les succès s’enchaînent : « César et Rosalie », « Vincent, François, Paul… et les autres », « Une histoire simple », « Un éléphant ça trompe énormément », « Nous irons tous au paradis », « Courage fuyons »… En parallèle, il compose des paroles pour les stars. Là aussi la réussite frappe à sa porte. On écoute Michel Polnareff avec « Hollidays » et « Lettre à France », Yves Montand avec « L’addition »,  Régine avec « Moi mes histoires», Johnny Hallyday avec « J’ai épousé une ombre », Julien Clerc avec « Partir », « Ma préférence » et « Femmes, je vous aime ».

 Photographie de Pascal Gely / Hans Lucas

Un homme aux multiples talents qui séduit tous les saltimbanques. Alors on ne s’étonne pas que les chanteuses Clarika et Maissiat, le comédien/metteur en scène Emmanuel Noblet et le musicien Mathieu Geghre à lui rendre hommage dans une création originale. Grâce à une scénographie simple et efficace de Camille Duchemin, les artistes nous plongent dans ces univers riches d’échanges piquants et passionnés. L’amour y joue un rôle phare. Peut-on vivre sans? Les jeux d’ombres et de lumières sont magnifiquement pensés. Le rythme se veut assez lent pour mieux permettre au spectateur de se délecter d’un moment rempli de souvenirs. Dans la salle, on entend des personnes chuchoter des répliques et pour d’autres chantonner. Qu’importe l’âge, on a tous déjà quelque chose en nous de Jean-Loup Dabadie. On trouve un juste équilibre entre théâtre et chant car les frontières s’effacent pour une meilleure immersion. Aucun interprète ne prend le dessus par rapport à un autre. On sent leur plaisir d’être sur le plateau ensemble, pour nous faire partager quelques choses qu’ils aiment sincèrement. Un enthousiasme qui fait plaisir à voir et à ressentir. En tout cas, en partant, on a bien envie de revoir un film de ce cinéaste indémodable.

Un très bel hommage à un artiste hors du commun qui a su marqué les mémoires.

Photographie de Pascal Gely / Hans Lucas

Où voir le spectacle? 
Au théâtre de l’Atelier jusqu’au 31 décembre 2022

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