La compagnie Les Anges au Plafond propose une nouvelle création audacieuse et intrépide. Pourquoi se contenter d’en utiliser qu’un seul art quand on peut en utiliser plusieurs? Surtout quand on part à l’exploration du désir, du manque, de l’amour…
Quand on vient voir un spectacle sans vraies attentes, on ne peut qu’être agréablement surprise au vue du travail, de l’inventivité et de l’ingéniosité humaine. Il faut dire que la compagnie Les Anges au Plafond savent ravir la raison et notre sagesse. Pour cela, les artistes possèdent un grand savoir faire rôder après quelques années de création en tout genre. Pourquoi voler ces capacités au spectateur? C’est pour lui permettre de laisser ses émotions, son imaginaire et sa rêverie prendre le dessus. Après tout, on nous emmène dans une inspection du pourquoi du comment du désir, de l’amour, de la jalousie… Le chemin pour tenter de comprendre est semé d’embûches. Des choses si complexes devraient-elles se comprendre si facilement? Progressivement on va aboutir à une autre interrogation : peuvent-elles se comprendre?
Quel plaisir de suivre des aventuriers qui pénètrent dans le corps humain pour faire des prélèvements en tout genre et observer. Cela m’évoque aussitôt les film américain « Le Voyage de Richard Fleischer sorti en 1966. La comparaison s’arrête uniquement à des personnes qui sonde un individu. Notre duo va nous faire rire, réfléchir, interroger.. Et pour cela, sous nos yeux ébahis, se dessinent de grandes fresques, s’animent des chairs de marionnettes et d’animaux , se déroule un peep-show des plus atypiques… Les mythologies croisent Rolland Barthes dans une mise en scène rigoureuse et culottée de Brice Berthoud et Marie Girardin. Les manipulateurs Camille Trouvé et Jonas Coutancier incarnent à merveille les explorateurs innocent et courageux. Sur le plateau tout le monde participe aux déplacements et mouvements des objets, des personnes. Même le régisseur plateau, Philippe Desmulie, donne de sa personne. Il prend part d’ailleurs à un sublime numéro d’ombre composé de tous les artistes. Un moment d’une grande beauté dont il serait dommage de se passer. L’originalité est poussée jusqu’à la présence d’un quatuor composé de Jean-Philippe Viret à la contrebasse, Mathias Lévy au violon, Maëlle Desbrosse à l’alto et Bruno Ducret au violoncelle, qui s’affiche un peu partout. Une femme, Amélie Madeline, structure le spectacle en indiquant à quelle acte nous nous trouvons avec son titre. Impossible de passer à côté de ces inscriptions percutantes et pertinentes. Un ensemble qui surprend tout comme il fascine.
Une oeuvre truculente d’une grande prouesse qu’il ne faut pas rater pour cultiver son âme d’enfant, apprendre, rire et réfléchir. Que demander de plus?
En tournée
Corbas (69), Le Polaris
3 et 4 décembre – 20h30
Taverny (95), Théâtre Madeleine Renaud
Festival Théâtral du Val d’Oise
15 décembre – 20h
16 décembre – 14h15
Meudon (92), Centre d’Art et de Culture
11 et 12 janvier- 20h45
Riom (63), Saison culturelle ville de Riom
2 et 3 février – 20h30
Thonon-les-Bains (74), Maison des Arts du Léman – Scène conventionnée
10 et 11 février – 20h30
Ifs (14), Le Sablier – Centre national de la marionnette
1er et mars – 19h30
Chevilly-Larue (94), Théâtre André Malraux
17 mars – 14h30
18 mars – 20h30
Le Théâtre de Corbeil-Essonnes (91)
3 avril – 16h
4 avril – 14
Segré-en-Anjou Bleu (49), Le Cargo
7 avril – 14h
8 avril – 20h30
Aurillac (23), Le Théâtre d’Aurillac – Scène conventionnée
14 avril et 15 avril – horaire à confirmer
Portes-lès-Valence (26), Le Train Théâtre
24 et 25 mai – horaire à confirmer