Vous avez un peu mal au dos ? Vous vous sentez un peu fatigué ? Que diriez-vous d’aller vous détendre dans les thermes du terminus ?
Rien de tel que d’aller se prélasser dans des eaux chaudes pour être revigorer. Les clients ne manquent pas aux thermes du terminus. Certains clients viennent uniquement pour la charmante Célia et tenter leur chance. Quand certains rêve d’amour et d’eau fraîche, elle, elle se contente d’un fantôme et d’eau thermale. Mathéo arrive à communiquer avec elle dont il est éperdument amoureux, malgré la mort. D’ailleurs, chose étrange, car ce n’est pas le premier curiste qui passe de vie à trépas dans cet établissement. Le problème se pose, comment lier un esprit à une humaine ? Il y a une solution bien que temporaire lié à la marée. Et quand enfin de son monde fantomatique il arrive sur terre, sa belle est en prison. Elle est soupçonnée par la police d’avoir tué tous les pensionnaires. Il lui faut agir et vite car le temps s’égrène en un rien de temps. C’est une chance que la police souhaitait faire appel à quelqu’un qui communique avec les esprits afin que les morts puissent dire la vérité, il faut les « faire citer les morts à comparaître ». Mathéo arrive au bon moment et ramène ces amis pour élucider ce mystère. La vérité éclate au grand jour et l’amour va enfin triompher.
Qui a dit que les opéras comiques étaient d’un autre temps ? Que maintenant, on n’en trouvait plus ? Ceux qui disent ce genre d’inepties le disent car ils n’ont pas vu l’incroyable travail né de la rencontre romancier Olivier Bleys et du compositeur Guillaume Connesson. Ces deux artistes partagent outre une imagination d’une grande richesse mais un talent qui n’a pas de limite dans la créativité. Ils ont trouvé le savant mélange entre opéra, policier et comique. Qui a dit que les vertiges de l’Amour devaient s’arrêter avec la mort ? Une fois que vous avez accepté les thermes de ce contrat tout va bien se passer. Car derrière cette fausse tranquillité se cache un vent de folie aussi bien dans le texte, le jeu, le chant, la mise en scène et les lumières de Nicolas Descôteaux.
Déjà le rideau s’ouvre sur une des deux espaces dans des thermes où certains hommes se préparent à se baigner pendant que les autres font des exercices physiques. Les artistes se baladent en maillots de bain. Une entrée en matière assez originale qui donne le temps de tout ce qui va suivre. Puis l’histoire se développe avec son lot de rebondissements mis en valeur par l’ingéniosité de la mise en scène de Florent Siaud. Esprits habillés de blanc sur un espace au-dessus du bain terminus où sur un voile discret est projeté de mystérieuses volutes créant ainsi une ambiance étrange. Notre belle Célia échange sur internet avec son amoureux mort et nous le voyons grâce à un ingénieux système de caméra filmant en live. Grâce à des portes coulissantes l’espace principale se transforme aussi bien en lieu de détente, d’appartement qu’en commissariat de police. La vidéo trouve sa place tout naturellement et on joue même avec elle. Quand Mathéo disparaît, il redevient sable, il se met devant un écran un peu grisaillant et l’illusion d’optique fait le reste.
Que de réflexions et d’habilité dans la mise en place de cette improbable histoire avec une fin drôle, singulière et parfaite. Grâce à toutes ces inventivités, la virtuosité des chanteurs peut s’exprimer en toute liberté. Chacun a sa place et marque de son individualité son personnage. Même si nos deux personnages principaux, Sandrine Buendia (Célia) et Romain Dayez (Mathéo) sont sur le devant de la scène grâce à leur singulier duo, tous les artistes sont visibles et nous charme de leurs étourdissantes voix. Sans oublier L’Orchestre des Frivolités Parisiennes avec ces trente-cinq instrumentistes qui joue en direct donnant ainsi plus de vitalité aux notes, au rythme, plus de vitalité au chœur, plus de magie à l’incongru et plus d’onirisme au voyage.
Une plongée en eau trouble dramatiquement drôle qui saura ravir autant votre cœur que vos zygomatiques.
Où voir le spectacle?
Théâtre de l’Athénée
7 rue Boudreau
75009 Paris
Jusqu’au 6 février 2020