Alexandre Roccoli nous transporte en Italie pour une rencontre culturelle. Du tarantisme à la tarantella, il ni qu’un simple pas à franchir. Entre mythe, légende et tradition, il choisit de mettre le corps comme instrument de recherches à la fois anthropologique, archéologique et médicale.

La danse est un support parfait pour raconter des histoires. Alors pourquoi ne pas aller en Italie, en France et au Maroc à pour aller à la rencontre de la mémoire des tisserandes. D’ailleurs, avant de rentrer dans la salle, nous découvrons une vidéo projetée. Elle alterne des images de métiers à tisser, le bruit spécifique de ces dernières et les gestes ancestraux répétés sur fond de musique électronique et de lumières stroboscopiques. L’esprit du spectateur est maintenant prêt à une autre expérience esthétique. Sur scène, un métier à tisser est présent et derrière se cache la musicienne Deena Abdelwahed. En live, elle crée l’univers sonore avec à ces côtés, une créatrice lumière, Rima Ben-Brahim et ensemble elles construisent l’univers où vont s’exprimer trois danseuses : Vera Gorbatcheva, Daphné Koutsafti, Juliette Morel. Une complicité artistique visible qui nous plonge au plus proche de la démarche créatrice d’Alexandre Roccoli.

Une évocation abstraite du fil que l’on tisse sur lequel on fait des noeuds, image des différents récits proposés. Ainsi les corps des danseuses vont montrer des gestes traditionnelles de la tarantella qui va se coupler au tarantisme. Cette maladie qui crée des convulsion soit disant suite à la morsure d’une araignée que l’on guérissait par des danses rituelles. Au sol une toile noire s’ouvre de plus en plus. Puis les corps se tordent, se contorsionnent avec vivacité, souplesse et folie. Un état de transe exacerbé par la musique électronique qui inclut des matériaux sonores puisés dans la lutherie du métier à tisser. Le regard se porte avec curiosité devant ces performances physiques surprenantes. Peut-être est-ce aussi un rappel discret à des psychotropes que certains prenaient pour communiquer avec l’invisible. Une façon de renouer le contact, le souvenir avec ceux que l’on oublie. Une vieille femme nous lit une lettre qu’elle envoie à une jeune fille qu’elle aimerait revoir avant de mourir. Une lecture comme un rituel de conjuration, contre toutes les pertes de mémoire.

Un quintet qui investit toute sa force créative pour tisser une toile où s’entremêle les gestes ancestraux artisanaux en voie de disparition, des souvenirs égarés et les réminiscences de rites de guérison.

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