Vous avez prévu d’aller à l’anniversaire d’Irena ce soir? On y est cordialement invité. Mais y a t’il des gens qui vont vraiment y répondre présent?

Dans la Villa Dolorosa, vous pouvez demander les soeurs : Olga, Irina ou Macha ou le frère Andreï. Ils portent tous un prénom russe car leurs parents étudiaient la littérature russe. Donc chacun des enfants est un hommage vivant aux oeuvres de Tchekhov et Dostoïevski. Le savoir fait parti également de leur héritage et ce n’est pas vraiment un cadeau. Chacun échange sur son désespoir et son mal-être. « Moi aussi j’ai une vie de merde ». Le bonheur est une utopie dont il connaisse la théorie. Personne n’arrive à l’expérimenter réellement. La seule personne normale se trouve être la copine du frère qui enchaîne les enfants. Même si l’amour reste éphémère, elle gère cette demeure qui n’est pas entretenue depuis la mort du père et de la mère. Heureusement qu’elle agit ainsi car le reste de la famille préfère philosopher sur la vie. Parfois des échanges conflictuelles naît de l’affection. Le meilleur moment pour que les langues se délient sont les anniversaires et celui d’Irina en est une belle occasion.

Rebekka Kricheldorf propose un texte très original pour rendre hommage à la littérature russe surtout au « Trois Sœurs ». Mais elle a pris un contre pied en y insufflant une bonne d’ose d’humour et d’impertinence. Un choix qui a très bien été mis en scène par Pierre Cuq. Il pose l’histoire dans la salle à manger. Les décors vont évoluer et changer au fur et à mesure des évènements et du temps qui passe. Comme les chaises toutes différentes renversées vont doucement être redressées côte à côte. Un parallèle avec leurs histoires qui doucement prennent un peu de sens même si c’est dans un certain chaos. Le troisième anniversaire est l’occasion de mettre un peu plus de bruit avec du métal et une scène très drôle de défoulement presque collectif. Ce n’est pas parce que l’on broie du noir que l’on ne peut pas rire. Les situations absurdes se succèdent pour le plus grand plaisir des spectateurs. Les sourires s’affichent partout captivés par cette famille improbable. Les anniversaires ratés évoquent forcément des souvenirs chez tout le monde.

Un spectacle audacieux et vivant autour d’une famille au bord de la rupture lors d’une soirée d’anniversaire. Tout explose pour mieux se recoller.

Vu dans le cadre du Festival Théâtre 13/Jeunes metteurs en scène

Tags:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *