Naître dans une famille d’artistes donne des prédispositions. Quoi de plus naturel alors pour lui de devenir musicien à son tour ? Jouer du piano devient une vocation. Difficile de réussir en Roumanie sous Ceausescu. Mais impossible n’est pas pour Paul Staïcu.
Déjà dans le ventre de sa mère, Paul Staïcu écoutait du Bach, Mozart, Beethoven… Bébé, on le berçait aux grands airs classiques. A 3 ans, sa mère commence à lui donner des cours de piano. La fibre musicale coule dans son sang. Très vite, il montre son aisance avec l’instrument. Noir ou blanche, que cela soit les notes ou les touches, elles n’ont plus de secrets pour lui. Il passe avec succès le concours d’entrée pour le conservatoire de Bucarest avec le morceau laToccata en ré mineur de Jean-Sébastien Bach. Un morceau assez complexe qui illustre la dextérité du musicien. Nous en avons la preuve aussitôt. Paul Staïcu se positionne derrière son piano et la musique se fait entendre.
Le génie musical est là devant nous. Les sons raisonnent, s’agitent et nous touchent directement. La passion de l’homme pour la musique prend vie à cet instant précis. Il regarde son piano, concentré, une flamme vive dans le regard. Quelques touches effleurés ici et là, les pédales appuyées avec plus ou moins de fureur et le son produit transporte, hérisse les poils d’émotion. Il n’est plus un simple homme qui raconte son parcours de jeunesse. C’est un talentueux pianiste qui parle de sa passion pour ce qui l’anime chaque jour.
A ces débuts, il avait juste la musique classique et des airs traditionnels roumains à se mettre sous la dent. Puis son père l’initie à la musique venue des Etats-Unis : le jazz. D’autres univers encore plus incroyable s’ouvrent à lui. La création n’a décidément aucune limite. Et quand il pourra venir en France, il joue dans un piano bar, la musique se montrera à lui sous toutes ces facettes. Une connaissance qui lui permettra d’entrée au conservatoire de Paris, de rencontrer sa femme et de vivre de la musique. Sur scène, il joue et souvent une caméra filme ses doigts. On y voit la vitesse, la précision, l’énergie, le respect de l’instrument et l’amour de l’art. Rien ne lui échappe et tout est d’une perfection saisissante que cela soit pour jouer de la musique tzigane, Les feuilles mortes d’Yves Montand, Rasputin de Bonnie M, Clair de Lune de Claude Debussy, Elton John, Led Zeppelin, Oscar Peterson…
Son enthousiasme concerne également la transmission de son art. Il redonne des lettres de noblesse à l’apprentissage du solfège souvent perçu comme une barrière. Pour lui c’est un pont qui permet de mieux s’approprier la musique. Chacun a la fibre musicale, il le prouve en faisant chanter le public qui naturellement trouve une harmonie. Une démarche très convaincante qui incitera peut-être certains spectateurs à rejouer d’un instrument. En tout cas le message est clair et donner avec conviction.
Paul Staïcu est indéniablement un artiste complet qui séduit par sa simplicité, sa bonne humeur et surtout par son incroyable talent de pianiste. Ne râter pas une rencontre autant enchanteresse.
Où voir le spectacle?
Studio Hebertot
78 bis Boulevard des Batignolles
75017 Paris