Dans un petit théâtre parisien se cache des spectacles étonnants. Après avoir descendus quelques marches, vous découvrirez des créations mêlants marionnettes et théâtre d’objets. Que diriez-vous de découvrir la programmation du Mouffetard?

Frères – 2 au 6 octobre 2019
Avons-nous besoin de héros et d’utopies ? Le tandem composé d’Arno Wögerbauer et Valentin Pasgrimaud, finement mis en scène par Éric de Sarria, transpire la générosité et la sincérité. Un spectacle sur l’histoire politique et ses répétitions, sur la transmission de l’héritage familial, sur la fratrie aussi, qui célèbre le plaisir du jeu infini avec l’objet et la matière.

Camarades – 8 au 20 octobre 2019
Ces quatre camarades-là sont trop jeunes pour avoir connu Mai 68 mais ils ont une histoire à nous raconter, celle de Colette, qui est de la génération de leurs parents. Enfant à Saint-Nazaire, étudiante à Nantes, voyageuse aussi, elle est devenue adulte au moment de la plus grande grève générale en France, du début du mouvement des femmes et de l’opposition à la guerre du Vietnam. Tricotant ensemble les fils de la biographie de Colette et ceux de l’histoire sociale, les Maladroits unissent leurs forces, leur talent de comédiens et leur art de détourner les objets ordinaires : tableau noir, pupitres et poudre de craie.

Le poids d’un fantôme – 6 au 16 novembre 2019
C’est un enfant haut comme trois pommes dans sa longue chemise de nuit blanche. Avec ses grosses lunettes de myope et sa voix fluette, il a entrepris de prendre soin de ses fantômes. Il les repasse tendrement pour effacer leurs plis, il leur fait prendre l’air en allant se promener avec eux, il leur cause. Avec des marionnettes de papier froissé, Damien Bouvet fait apparaître et disparaître des spectres qui n’ont rien de sinistre.

Playmorbide – 20 au 30 novembre 2019
Ils sont tous morts et enterrés mais ils n’ont pas la langue dans leur poche. Eux, ce sont les défunts d’un petit village de campagne, hommes, femmes, enfants. Certains en ont gros sur le coeur, d’autres n’ont pas fini de se quereller, d’autres enfin se réjouissent de leur sort. Inspiré de La Mastication des morts, texte dramatique de Patrick Kermann, cet entre-sort forain n’est pas sans évoquer l’univers gothico-comique de Tim Burton.

Passage de l’ange – 28 novembre au 1er décembre 2019
Un ange passe. Patatras !, le voici qui s’étale comme une crêpe sur notre planète. La créature céleste, toute chiffonnée de son atterrissage, montre son visage. Son allure est loin d’être celle d’une créature de lumière ! Et tel le splendide albatros qui sur terre avance en se dandinant, notre ange se révèle lourdaud, malhabile, voire passablement inadapté. Au point de ne pas se rappeler le message qu’il est venu délivrer… Nous avons vu Damien Bouvet en bambin plein de vie (La Vie de Smisse) et en chevalier-cochon (Abrakadubra), il revient dans un nouveau rôle : celui de l’ange manqué.

Papic – 4 au 23 décembre 2019
La petite Sacha et son grand-père aiment passer du temps ensemble. Papic transmet à la fillette de menus objets, pour l’aider à grandir. Précieux comme des trésors, ces témoins de la vie passée symbolisent ce qui est essentiel pour lui dans l’existence : accomplir quelque chose par soi-même, aimer l’autre, suivre son chemin. L’album Les Trésors de Papic, de Christian Voltz et Emilie Soleil, est ici transposé dans l’univers graphique des « Drolatic ». Le décor et les personnages dessinés d’un trait net et précis, rehaussés de couleurs sépia, prennent vie comme sortant d’un livre. Gilles Debenat et Maud Gérard manipulent, à vue, les images en format grandeur nature, tandis qu’une toile peinte s’anime et se transforme avant d’en dévoiler une autre. Dans ce spectacle pensé pour les tout-petits, ils détournent la technique du théâtre de papier pour en faire une source de plaisir et de surprises visuelles. 

Tags:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *