Depuis plusieurs années Gilles Ramade occupe la scène avec son fidèle compagnon : le piano. Avec quelques mouvements, il explore la fureur de son instrument pour laisser exploser sa passion pour la musique. Les touches blanches et les touches noires vont nous révéler une histoire très personnelle.
Arrive sur scène un homme en costume queue de pie, noeud de papillon et visage fermé. Il commence à jouer un morceau avant de s’arrêter. Sa colère s’exprime. Lui doit faire des concerts pour gagner sa vie alors que d’autre gagne de l’argent avec juste une petite musique comme celle de Findus. En plus, le compositeur a du s’arrêter à la première leçon car on ne travaille que la gamme. Le slogan musical est juste la gamme en plus rapide. De ce fait, il avait « une fortune entre les mains ».
Sa rencontre avec la musique a débuté à 6 ans. Ses parents voulaient l’inscrire à un cours de piano mais comme il ne savait pas lire le solfège la professeur l’a refusé. Pour lui, la déception est au rendez-vous. C’est comme si un père disait à son fils : « Est-ce que tu sais lire? Non?. Tu te tais. » Donc après 3 années de cours de solfège, il a pu enfin prendre des cours de piano. « J’ai fait ma première partition ». La même pour tous les apprentis : « La lettre à Elise » de Beethoven. Il reste un certain temps sur les deux premières notes. Son professeur lui avait dit : « n’avance pas trop vite ». Pour maîtriser le piano, il faut au moins 3 ans et beaucoup abandonne à la deuxième année. Une occasion de parler un peu de ce fameux morceau car Beethoven aurait peut-être écrit ce morceau pour son amoureuse de l’époque Thérése. Une possibilité parmi d’autres évoquées par des historiens. Ce morceau « c’est la danse des canards de Beethoven ». Son répertoire possède un répertoire très riche et varié. Il va le prouver en quelques extraits.
La musique classique peut prendre d’autre visage comme « Canon » de Pachelbel que tout le monde connaît également. « Une musique envoutante » mais « on a l’impression de tourner en rond ». Ce morceau a inspiré de nombreux artistes avec des compositions telles « Let it be » des Beatles ou « La maladie d’amour » de Michel Sardou. Gilles Ramade en profite pour parler des codes qu’implique la musique classique. « Pourquoi faut-il toujours être habillé comme un croque-mort? » Voilà c’est dit. Il retire sa veste et son noeud de papillon. Sa révolution ne va pas s’arrêter là, car il va bouger son piano. Il laisse même la possibilité au public d’applaudir quand il veut, chose qu’il ne peut pas faire lors d’un concert traditionnel. Si les musicologues ne sont pas contents cela lui importe peu. « Les musicologues sont à la musique ce que sont les gynécologues à l’amour ». Maintenant, on peut repartir à la découverte des tempos, des rythmes, des possibilités infinis de l’assemblage des notes. D’ailleurs, Gilles Ramade n’hésite jamais à prendre en partie le public pour corroborer ses impressions. Deux personnes montrons même sur scène. Tout est prétexte à s’amuser, à jouer du piano et même chanter. Entre les notes, il jongle avec des mots entre impertinence et savoi
La mise en scène de Jérémy Ferrari met bien en avant le pianiste humoriste. Sur le plateau, cinq grands spots qui s’allument selon les besoins accompagné de lumières bleu et rouge. Gilles Ramade occupe tout l’espace et va même déplacer son piano en le tournant. Il va jouer sur le dos et même de face au piano où l’on ne peut que voir ces mains. Le public vient pour entendre de la musique et il ne va pas être déçu car on va écouter des morceaux cultes. Toutefois le jazz et la musique populaire ne seront pas oubliés. Une richesse artistique très bien valorisée qui séduira aussi bien celui qui aime la musique que l’humour. On pourrait reconnaître le ton acerbe de Jérémy Ferrari qui sait tant plaire. Et lorsqu’on quitte la salle, l’artiste serre la main au public. Les personnes le remercie sincèrement et le félicite avec un grand sourire de satisfaction. Sa passion et son plaisir s’affichent à chaque instant. Un artiste né pour la scène qui ne s’épanouit qu’aux rires qu’il entend dans la salle.
Vous l’aurez compris, la musique peut-être un prétexte à rire et à sourire. Gilles Ramade a le talent de mélanger les deux avec bonne humeur et ingéniosité.
Où voir le spectacle?
Théâtre de la Gaité Montparnasse
26 rue de la Gaité
75014 Paris
jusqu’au 20 mai 2019 – le lundi à 20h00 et le dimanche à 19h00