Le destin ne devait-il pas réunir Gala et Dali? Deux êtres fantasques à l’univers assez étonnant qui marque les esprits. Leur amour passionné leur insuffle une énergie créative qui dépasse les frontières de l’imaginaire.
Dali a toujours su montrer sa singularité aussi bien dans son attitude que dans son art. Sa façon de concevoir le monde dérange autant qu’il surprend. Gala de son vrai nom Elena Ivanovna Diakonova se marie avec Eugène Grindel, connu sous le nom de Paul Eluard en 1917. Le couple fréquente le milieu surréaliste où l’on rencontre André Breton, Louis Aragon, Max Ernst… Gala devient une femme qui inspire et se transforme en muse surtout pour un artiste assez particulier. Dès qu’ils se rencontrent avec Dali, c’est le coup de foudre. Leur vie doit se lier et être l’un à l’autre. Ils se marient en 1932 en se promettant d’être exclusif. Leur duo séduit par leur complicité et leur folie. Un récit de vie incroyable qui a de quoi être une véritable source d’inspiration pour tout curieux aimant l’art.
L’auteure et metteure en scène Mathilde Aurier s’approprie cette histoire pour en raconter une semblable très inspirée. Une rencontre amoureuse détonnante et fulgurante entre deux êtres que seule la mort peut séparer. Sur scène, nous avons d’un côté une femme un peu amorphe sur un siège. Ce n’est d’autre que Gala, cloitrée et droguée. De l’autre côté, un homme sur un fauteuil avec une moustache que l’on identifie d’un coup d’oeil, façon chocolat Lanvin. Nous voyons Dali qui essaie de trouver l’inspiration. Pour se souvenir de ces rêves, il dort avec une cuillère à la main. Ainsi quand elle tombe, il se réveille et peut aussitôt peindre. Dans ces expériences de rêves éveillés il aperçoit son aimée. Aux côtés de chacun, un proche complote et veut leur malheur. Le destin les réunira contre toute attente comme attiré inexorablement l’un par l’autre. Le monde onirique rencontre la réalité mais pour combien de temps pourront-ils s’aimer librement?
Une adaptation très libre qui montre à la fois l’étrangeté d’une rencontre et sa force incommensurable prêt à tout affronter. Un choix audacieux qui séduit aussitôt par son originalité que par l’interprétation dense et nuancée des comédiens. Nous avons l’étrange couple de Dali et Gala joué par Eva Ramos et Baptiste Carrion-Weiss qui mettent beaucoup de passion, de tempérance et d’extravagance. Ils tiennent d’une main de maître leur rôle nous permettant de rester en haleine d’un bout à l’autre de la représentation. Les deux personnages ont leur intensité grâce à deux autres personnages qui ne sont pas en reste. La soeur et le mari de Gala interprétés par Lola Blanchard et Théo Delezenne. Eux aussi dévoilent un jeu plein de caractère et de couleurs qui ne peut qu’illustrer leur habilité artistique. Leur complicité, née lors du cours Florent, se ressent et donne ainsi plus de volume et de rythme à ce spectacle.
Une pièce surréaliste envoutante qui saura vous captiver le temps d’une rencontre amoureuse inhabituelle.
Où voir le spectacle?
Théâtre de La Contrescarpe
5 rue Blainville
75005. Paris
Jusqu’au 14 octobre 2019